C’est un évènement marquant de la croisette : la première fois que Julia Roberts foule le tapis rouge. Elle avait fait faux bond à l’époque du “Ocean Thirteen” (2007). Ce coup de glamour ne fera pas oublier la déception autour du film “Money Monster” de Jodie Foster, présenté en Sélection Officielle – Hors compétition.
Synopsis
Lee Gates (George Clooney) est une personnalité influente de la télévision et un gourou de la finance à Wall Street. Les choses se gâtent lorsque Kyle (Jake O’Connell), un spectateur ayant perdu tout son argent en suivant les conseils de Gates, décide de le prendre en otage pendant son émission, devant des millions de téléspectateurs…
Critique
Star du mythique “Taxi Driver”, Jodie Foster était déjà venue sur la croisette en tant que réalisatrice pour montrer “Le Complexe du Castor”. Récemment, elle était à la direction d’épisodes de “House of Cards” et de “Orange and the New Black”. Avec “Money Monster”, elle présente un film au scénario linéaire. “Money Monster” suit en temps réel l’émission qui fait l’objet d’une prise d’otage. Contrainte par une unité de temps, et presque par une unité de lieu, la réalisatrice est relativement étriquée dans son propos. Loin d’être un “24 heures chrono” où le protagoniste neutralise une bombe, déjoue un attentat et voyage en Concorde tout cela en 1 épisode, le film tire en longueur et ne sait pas rebondir aux moments clés.
Le sujet n’est pas plus novateur. Cette prise d’otage n’est pas sans rappeler le concept de “Inside Man” de Spike Lee avec Jodie Foster justement ! Sur le plan économique, rien de bien poussé. En tous cas, Jodie Foster est loin d’égaler “Wall Street’ d’Oliver Stone ou “Margin Hall” de J.C. Chandor. On se contentera d’une énième leçon sur le fait que les grosses firmes américaines tirent profit de la population qui joue ses deniers en bourse…et qui perd tout. Il est dommage que “Money Monster” reste sur ce constat basique sans point de vue affirmé. Ok, le capitalisme, c’est mal, mais quoi d’autres ?
Le couple Georges Clooney-Julia Roberts n’a pas non plus l’alchimie escomptée. Lui, joue le dandy devant une caméra de télévision avec des danses grotesques et des tics manifestes. Elle, est beaucoup trop sur la retenue derrière sa régie à contrôler les faits et gestes du protagoniste. Pas de quoi lui faire renouer avec des rôles marquants, dont “Erin Brockovich” en premier lieu qui lui permis d’obtenir un Oscars.
“Money Monster” ne captera pas particulièrement l’attention, hormis pour les fans absolus des deux icônes internationales. Plus que jamais à Hollywood, le casting ne suffit plus.
Antoine Corte
Avant de donner mon avis sur le film, il y a une petite erreur dans l’artcle : “Margin Hall” -> “Marging Call”
Pour ce qui concerne la critique, la note est un peu sévère, le film se laisse regarder mais il est trop brouillon et le scénario est tiré en long, large et en travers. Malgré cela il y a quelques bonnes surprises.