Présenté en compétition officielle, I smile back est le deuxième film du réalisateur Adam Salky.
Synopsis
Laney Brooks, mère de deux enfants dans une banlieue bourgeoise américaine, est en apparence comblée. Son mari, qui travaille dans les assurances, leur assure un train de vie plus que confortable. Elle passe ses journées à préparer le déjeuner de ses enfants dans leur luxueuse maison ou au volant de sa voiture de sport pour aller les chercher à l’école. Voici la présentation du côté face. L’envers du décor est pourtant beaucoup moins reluisant car Laney Brooks cache ses démons intérieurs qui ne vont pas tarder à être dévoilés au grand jour.
Critique
Le film, dès ses premières minutes, dresse le portrait de cette mère de famille aux deux visages. La façade nous fait entrevoir une femme sublime et intelligente, quadragénaire séduisante, la mère de famille parfaite. L’autre versant effraie ; une femme qui se relaxe dans son bain en sniffant des rails de cocaïne et en regardant mélancoliquement ses enfants jouer au basket à l’extérieur avec leur père. La première question soulevée dans le film est celle-ci : Pourquoi Laney Brooks noie son mal de vivre dans la drogue, l’alcool, les tranquillisants, et les relations extraconjugale alors que sa vie est parfaite ? Le spectateur est entraîné dans l’intimité de cette femme dans des séquences chocs (la scène de la chambre à coucher des enfants) et il semble qu’elle ne réussisse pas à trouver d’échappatoire. Comme la majorité des films sur l’addiction, elle rentre dans un cercle vicieux et son état se dégrade. A travers ce portrait de femme torturée le metteur en scène nous expose aussi sa vision du mariage, où chacun essaie de sauver les apparences pour ne pas sombrer dans une routine mortuaire.
I smile Back fait mal
Plus le masque de cette mère de famille se brise, plus l’expérience est douloureuse pour le spectateur qui ne peut qu’assister impuissant à la décadence de cette femme. Sarah Silverman nous offre une performance admirable en bourgeoise cocaïnomane appuyée par un regard noir fascinants. Ce personnage trouble nous questionne sur notre propre existence et nos choix. Pour cela on ressort dans un état proche de celui que l’on a découvert American Beauty pour la première fois. I smile Back fait mal. Plusieurs heures après la projection du film, on s’interroge et on se dit que cette femme n’est pas faite pour cette vie standardisée et peut être pour se rassurer nous même, on la trouve finalement dérangée.
Premier film choc de Deauville 2015
I smile Back est le premier film choc de la compétition de Deauville 2015. Un film qui ne vous laissera pas indifférent. Une variation glaçante autour d’une femme torturée. Le dénouement vous laissera sans voix pendant quelques minutes et vous reprendrez vos esprits en vous questionnant sur votre propre existence. Au moment de l’écriture de cet article le film n’a pas encore de date de sortie en France, et cela est bien dommage. Ce film a tout pour se retrouver au palmarès.