Christophe Gans revient après 8 ans d’absence depuis Silent Hill dans un registre totalement différent, un conte…
La Belle et la Bête, conte définitivement associé à Disney malgré une certaine distance avec le conte de Madame de Villeneuve est celui que nous connaissons le mieux ( je parle bien sûr de la génération trentenaire d’aujourd’hui !)
La Belle et la Bête de Gans se rapproche de la version originale et c’est avec un certain plaisir que l’on la redécouvre.
Synopsis
1810. Après le naufrage de ses navires, un marchand ruiné doit s’exiler à la campagne avec ses six enfants. Parmi eux se trouve Belle, la plus jeune de ses filles, joyeuse et pleine de grâce.
Lors d’un éprouvant voyage, le Marchand découvre le domaine magique de la Bête qui le condamne à mort pour lui avoir volé une rose.
Se sentant responsable du terrible sort qui s’abat sur sa famille, Belle décide de se sacrifier à la place de son père. Au château de la Bête, ce n’est pas la mort qui attend Belle, mais une vie étrange, où se mêlent les instants de féerie, d’allégresse et de mélancolie.
Chaque soir, à l’heure du dîner, Belle et la Bête se retrouvent. Ils apprennent à se découvrir, à se dompter comme deux étrangers que tout oppose. Alors qu’elle doit repousser ses élans amoureux, Belle tente de percer les mystères de la Bête et de son domaine.
Une fois la nuit tombée, des rêves lui révèlent par bribes le passé de la Bête. Une histoire tragique, qui lui apprend que cet être solitaire et féroce fut un jour un Prince majestueux.
Armée de son courage, luttant contre tous les dangers, ouvrant son coeur, Belle va parvenir à libérer la Bête de sa malédiction. Et se faisant, découvrir le véritable amour.
Critique
Pas de craintes de spoilers ici. Qui ne connaît pas La Belle et la Bête, hein QUI ?!
Mais tout de même, sur le fond, deux nouveautés sont présentes dans cette version et c’est vraiment une bonne surprise.
Tout d’abord, une partie du film nous permet d’en apprendre davantage sur la légende de la Bête. Cette partie est rythmée par les rêves de Belle lorsqu’elle vit dans le château. Elle est très bien amenée et nous donne toujours envie d’en savoir plus. Je ne dévoilerai pas cette intrigue pour ceux qui n’auraient pas eu l’occasion de lire l’œuvre de Mme Villeneuve.
Et c’est évidemment lors de ces rêves qu’on peut admirer Vincent Cassel sous forme humaine, quoique, il n’est pas si déplaisant en étant la Bête…
Ensuite, avec ce film, j’ai enfin eu ce que j’ai toujours rêvé de voir à la fin d’un conte : ce qu’il se passe après le célébrissime : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants (en réalité, pas tant que ça, seulement deux). La narration est bien faite. On ne voit pas la narratrice avant la fin mais on a tout de suite deviné que c’était Belle racontant une histoire à ses enfants, son histoire à elle. Et bien sûr, la Bête a survécu à sa blessure et tous les deux vivent à la campagne entre le potager et les gamins. Maintenant que j’y pense, c’est pas très glamour tout ça…
Pour ceux qui voudraient comparer à Disney ou qui s’attendrait à retrouver ce film des éléments du dessin animé, ils seront peut-être un peu déçus. Il n’y a pas d’objets animés. Mai cela est compensé par la présence d’adorables petits tadoms 🙂 . Pas de rose qui fane et d’aile ouest interdite non plus.
L’histoire est dirigée de manière vraiment différente. Et j’ai beau être une puriste Disney, j’ai beaucoup aimé celle-là. Plus sombre, plus adulte mais pas trop non plus, l’équilibre est définitivement trouvé. Le film est différent du Disney mais également du Cocteau. Comme quoi, à partir d’une même histoire, on peut raconter tellement de choses.
Mais parlons technique ! Car on ne peut pas passer à côté. Le film a été tournée entièrement (à part une scène) sur fond vert. La première impression est de se dire « ça se voit trop, c’est fake… ». Mais finalement, quand on sait que c’est un des objectifs du fil, on relativise. Et on est obligé de admettre que c’est terriblement bien fait et magnifique. Je ne suis pas sûre que de tels décors existent d’ailleurs. Et puis, pour faire ressortir la féerie de l’histoire et toute la magie présente, les effets numériques étaient un passage obligés.
Le choix des acteurs est réussi. Vincent Cassel, évidemment génial (pour info, je ne serai jamais objective sur lui…). Il joue une bête humaine, sensible et féroce. Un vrai bad boy quoi ! Léa Seydoux, j’avoue, j’ai pensé « Encore elle, mais pitiééééé ». Pourtant, il faut dire que le rôle de Belle lui va très bien. André Dussolier dans le rôle du père. Tout le monde aime André Dussolier, non ? Le seul point noir du casting est celui de sœurs dont les rôles se rapprochent plus des affreuses sœurs de Cendrillon.
Bref, la Belle et la Bête est un joli conte pour adultes (et enfants). Ce n’est pas un énième redite de ce que l’on connaît déjà. A voir donc !
Voilà un film français (et allemand) qui sort de ce que l’on produit habituellement, ça fait du bien… deviendra-t-il un classique comme son ainé, de Cocteau???
Une pure merveille ! Du Gans comme on l’aime. Inventif et généreux. Ce type est un génie ! A voir plutôt deux fois qu’une, histoire de bien s’en mettre plein les yeux ! En espérant qu’il n’attendra pas aussi longtemps pour nous en refaire un autre…