Dès les premières lignes, à la manière américaine, L’âme du mal nous plonge dans une cave sordide où une nana va se faire découper par un psychopathe qui n’en est pas à son coup d’essai. L’avantage de ce livre, c’est qu’il ressemble à un thriller américain, qu’il en reprend tous les codes, mais il est écrit en vrai français, par un français. Et si ça ne fait pas kitch c’est bien parce que le monsieur est hyper documenté. Par ailleurs il a l’extrême courtoisie de nous expliquer les arcanes de la police scientifique de nos cousins d’Amérique, ce qui fait qu’on ne regardera plus jamais Les Experts de la même manière, on va enfin comprendre. Et puis, il y a cette histoire d’amour naissante distillée, pas très subtilement mais bon. La narration est très bien sentie, on n’a pas envie de poser le livre même s’il est trois heures du matin.
On est loin des méandres de la folie et de l’horreur d’un Maurice Dantec (dont sent bien d’ailleurs l’influence, et le détachement intelligent), loin des références littéraires et historiques d’une Anne Rice, mais l’ensemble est frais, sympa, entrainant et facile sans être ridicule. Je dirais même que parmi les français qui se prennent pour des auteurs américains, Maxime Chattam a plutôt bien réussi son coup