La pause de mi-saison ne fait pas que des heureux, mais permet de découvrir de nouvelles séries.
Lucifer, adaptation des comics du même nom éditée par DC Vertigo, est une des nouvelle série de la Fox. Ambiance rock et charisme diabolique sont au programme de ce premier épisode.
Synopsis
Lassé et mécontent de sa position de “Seigneur des Enfers”, Lucifer Morningstar démissionne et abandonne le trône de son royaume pour la bouillonnante et non moins impure Los Angeles. Dans la Cité des anges, l’ex maître diabolique est le patron d’un nightclub baptisé “Lux”. Quand une star de la Pop est sauvagement assassinée sous ses yeux, il décide de partir à la recherche du coupable et croise sur sa route Chloe Dancer, une femme flic qui résiste à ses charmes et lui met constamment des bâtons dans les roues.
Alors que l’improbable duo s’entraide pour venir à bout de l’enquête, l’ange Amenadiel est envoyé à Los Angeles par Dieu pour tenter de convaincre Lucifer de regagner son royaume. L’ancien Seigneur des Enfers cèdera-t-il aux sirènes du Mal qui l’appellent ou se laissera-t-il tenter par le Bien, vers lequel l’inspecteur Chloe Dancer semble peu à peu l’amener ?
Encore une adaptation de comics ! Alors que même certains fans du genre commencent à se lasser, envahir les salles de cinéma n’est plus suffisant, il faut continuer avec le petit écran … Déjà trois sur la CW, deux sur ABC, Supergirls sur CBS, Lucifer vient rejoindre Gotham du côté de la FOX. Et ce n’est apparemment pas près de s’arrêter si l’on prête l’oreille à l’actualité et aux rumeurs (une série X-men, un spin off sur Mokingbird pour ABC, R.E.D, powerless …). Mais Lucifer diffère. Si c’est bien une adaptation de comics, nous n’avons pas affaire pour autant au super héros que l’on nous ressert à toute les sauces. Edité par Vertigo, branche indé de DC, comme spin off de Sandman, c’est bien plus proche de Constantine que de Arrow. Heureusement, en terme de qualité, ce n’est proche d’aucun des deux.
On peut facilement douter du concept d’une telle série. Le diable s’ennuie et vient passer des vacances à la cité des anges. Il faudrait une catastrophe « naturelle » pour faire plus série Z que ce pitch de départ. Pourtant, n’en déplaise aux détracteurs, la série marche parfaitement. Une ambiance très rock’n’roll se dégage de ce pilote qui n’est pas sans rappeler Californication, par le ton mais aussi la réalisation. Lucifer ne cache absolument pas sa nature de diable et s’en amuse souvent (« Lucifer, comme le diable ? – Exactement ! »). Outre l’originalité, c’est extrêmement drôle, et on sourira souvent devant la réaction des gens. Si on peut facilement penser que de par sa nature, Lucifer est doté de pouvoirs qui lui donnent une puissance certaine, dans ce pilote nous n’en verrons qu’un seul : celui ce faire avouer les envies les plus secrètes quand il utilise sa remarquable force de persuasion. On en rit beaucoup, et on imagine sans aucun problème le potentiel futur que cela aura dans la suite de la saison. Tout ceci fait transparaitre de Lucifer un charisme fou, incarné par un Tom Ellis, excellent.
Malheureusement, on tombe vite dans le procédural classique. Le côté positif, c’est que l’on échappe à la série de « super héros » pour la série avec « super héros », à la manière de Marvel, ou même de Supergirl dans une moindre mesure. Cependant, tomber dans un Mentalist-like, c’est d’une banalité décourageante. Si les programmes de ce genre restent plaisants, ils ne font que s’accumuler, au détriment de leur originalité. La policière avec qui Lucifer fait équipe semble très cliché de prime abord, et s’impose comme le poids mort de ce pilote, possiblement de la série. Et voir le diable résoudre des crimes … Quel oxymore ! On s’inquiète pour l’évolution qui lui sera réservé, il ne s’agirait tout de même pas qu’il devienne bon ! L’intérêt de la série disparaitrait, pour ne devenir qu’un fade ramassis de bons sentiments.
Sans révolutionner le genre donc, on sent du très bon pour la suite. Les ouvertures scénaristique sont bien gérées et pleines de promesses. Entre la policière qui résiste au don de persuasion de Lucifer, Dieu qui s’oppose, au travers de l’un de ces anges – qui comme nous s’inquiète pour la malignité du diable – au départ de Lucifer, on préfère sans le moindre doute les futures séances de thérapie de ce dernier. On entend d’ici les conservateurs chrétiens crier au scandale quant au fait d’une série centrée sur le diable – comme c’est déjà le cas outre-Atlantique – et au littéralement, ange noir. Quel blasphème ! Ne leur en déplaise, la série s’annonce très plaisante, avec un rythme et une réalisation convenant très bien. Le seul souci sera dans les effets spéciaux, qui sont réellement très moyens.
Qu’il soit bon ou mauvais, il ne faut jamais juger une première saison au pilote. Pour vraiment juger Lucifer, il faudra attendre quelques épisodes supplémentaires. En attendant, ce pilote est globalement encourageant pour la suite.