David Yates, principalement connu pour son travail effectué sur les derniers Harry Potter, nous introduit avec ‘The Legend Of Tarzan’ à une autre version du Disney original que nous connaissions déjà tous.
Synopsis
Après avoir grandi et vécu toute sa vie dans la jungle africaine, John Clayton (Alexander Skarsgård) est désormais installé à Londres où il a repris le titre de ‘Lord’ que lui avait légué son père.
Avec sa femme, Jane (Margot Robbie), il semblerait que l’aristocratie britannique n’attende plus qu’eux pour élargir une civilisation déjà plus que florissante.C’est lorsque John reçoit la visite d’un ambassadeur américain grossier et effronté, George Washington Williams (Samuel L Jackson) qu’il décide retourner en Afrique. Williams suspecte que la pratique de l’esclavage est toujours d’actualité et qu’elle est plus que présente dans le pays d’origine de John. C’est alors que l’aristocrate ‘Tarzan’ retourne auprès des siens…
Critique
Il y a, il faut l’admettre, un effort de reconstitution scénaristique, doublé de l’effort d’innovation. Mais, comme l’emploi du mot ‘effort’ le laisse entendre, il ne réussit malheureusement qu’à reconstituer une fade adaptation sauvée par une efficacité technique qui sert magnifiquement le film.
La véritable question est donc : est-ce que la performance technique d’un film suffit à le rendre bon ?
Elle permet, en tout cas, de passer un bon moment car il ne faut pas oublier qu’il s’agit de divertissement et, à ce titre, je ne me suis pas nécessairement ennuyée.
Les acteurs sont particulièrement bien sélectionnés pour les rôles. Alexander Skarsgård, que vous avez peut être aperçu dans la peau de Eric Northman, un viking sanguinaire devenu vampire, dans la série True Blood, correspond, non sans étonnement, au profil de Tarzan. Beaucoup de muscles et très peu de paroles sont son motto. Bon, ce n’est pas trop grave finalement car nous nous ne connaissons pas particulièrement le personnage de Tarzan pour sa subtile élocution et ses discours appliqués.
Margot Robbie, quant à elle, que nous avons découvert principalement dans le Loup de Wall Street mais pas seulement, est sublime mais aussi sublimée dans le rôle de Jane, l’épouse de Tarzan.
Sublimée car tout, dans la direction artistique du film, a été fait pour être mis en valeur, même les choses les plus simples. Ainsi, ce ne sont pas uniquement les décors qui sont remarquables mais aussi les personnages, dont les regards et postures sont particulièrement mis en avant. L’intensité des regards de Margot Robbie (plus que ceux de Alexander Skarsgård) laissent entendre une post-production admirablement pointue et travaillée.
Une des choses les plus étonnantes du film, ce sont probablement les chorégraphies des scènes de combats ainsi que des différentes cascades effectuées. Les mises au point et valeurs de caméra sont perfectionnées au point où nous nous croyons littéralement dans la forêt avec les personnages (voir le film en 3D, dans ce cas, est d’ailleurs une option à considérer fortement). Les animaux en 3D sont un sans-faute et vous ne verrez que très rarement des gorilles ou des éléphants réalistes aussi humanisés. Touchant ou ridicule ? Peu importe, la technique est bien présente, encore une fois.
La plus grande faiblesse de ce film, et non la moindre, réside comme je l’ai dit plus tôt, dans son scénario. Ce qui semble dommage car le film partait pourtant sur un socle sombre qui laissait entendre qu’il serait plus que le film enfantin et niais qu’il s’est avéré être.
Revisiter un disney est clairement difficile, entendons-le bien. Lorsque nous connaissons déjà une histoire à laquelle nous étions attachée, il subsiste généralement deux remarques : soit le film copie bien trop sur l’idée d’origine, et donc perd de son originalité ; soit, il le revisite totalement et, dans ces cas, au plus grands regrets des fans « ne respectent plus » les prémisses du film.
Le problème c’est que le Tarzan de David Yates ne se rattache à aucun de ces deux cas, et nous laisse entre cette perpétuelle fadeur.
Le fameux ‘He’s Tarzan, you’re Jane‘ prononcé par le remarquable Christoph Walt (Inglorious Basterds) qui joue le rôle du méchant cupide qui veut voler tout leur or aux indigènes prouve l’intensité de la niaiserie de certains dialogues.
Bien sûr, il est toujours agréable de revoir des versions revisitées de films qui ont marqué notre enfance. C’est un pari risqué et on peut dire qu’ici, il est à moitié réussi, malheureusement.
Le film sort le 6 juillet et vous pouvez vous faire une idée de la vision de Yates avec la bande-annonce ci-dessous :