Utopiales 2025 : critique de The Black Hole

The Black Hole de Moonika Siimets a été ma petite claque de ces Utopiales 2025. N’étant pas (très surprenamment) un fin connaisseur du cinéma estonien et finlandais, j’y suis allé sans vraiment m’attendre à grand chose, je voulais me laisser surprendre. Entre amour, humour, trahison et beaucoup d’absurde, autant dire que je n’ai pas été déçu !

Synopsis

Lorsque les extraterrestres débarquent sur Terre, ils bouleversent la vie de tous·tes celles et ceux qu’ils rencontrent. Jüri, vivant chez sa mère, tombe amoureux de sa voisine Gertrud. Mariliis, qui rêve d’un monde sans hommes violents, trouve refuge dans l’appartement d’Uma, une culturiste intrépide, rempli d’araignées géantes.

Mon dieu qu’est-ce que ce film est drôle ! Grâce à un sens du timing parfaitement maîtrisé et une capacité à toujours surprendre, The Black Hole parvient toujours à faire rire, ou au moins sourire. Et faire rire avec l’absurde n’est pas chose aisée : c’est un type d’humour très particulier auquel il faut adhérer, et qui est compliqué à gérer. La surprise en soit n’est pas un gag. Pour la rendre drôle, il faut qu’elle fasse intervenir un sujet/objet qui est décalé par rapport à l’univers, tout en gardant une certaine cohérence avec celui-ci. Et la réaction des personnages est cruciale : s’ils ne soulèvent pas le décalage, c’est d’autant plus drôle. Ce film l’a parfaitement compris et utilise cet humour avec parcimonie, ce qui le rend encore plus efficace. On ne sait jamais à quoi s’attendre quand une scène démarre !

Le film se divise en 3 parties : deux histoires sont racontées dans la première, une seule dans la seconde et la troisième vient les relier entre elles. La première partie est particulièrement efficace : on rentre tout de suite dedans, les personnages sont tous attachants de par leurs qualités et leurs défauts, et l’univers présenté fonctionne très bien. Ces histoires sont à la fois belles, drôles, mais aussi tragiques et déchirantes. Il y a un vrai fond à chacune d’entre elles et sont porteuses d’un message. Bref, cette première partie est une réussite absolue.

Dans la deuxième partie, tous les ingrédients qui ont fait le succès de la première partie sont là, mais la sauce ne prend pas vraiment pareil. L’humour fonctionne bien, le personnage est attachant et il y à un vrai fond à cette histoire, mais elle m’a moins touché. Je n’ai pas été embarqué de la même manière, et je ne saurais pas vraiment dire pourquoi j’étais moins dedans. Peut-être que passer de deux histoires à une seule, et donc de rester tout le temps avec le même personnage fonctionne moins bien, ou que cette histoire est trop absurde et tirée par les cheveux, mais sans l’avoir détestée je l’ai trouvée un peu en dessous.

Concernant la conclusion du film avec sa troisième partie, elle est excellente. Un très bon lien inattendu mais cohérent entre les trois histoires, qui termine le film avec une belle note d’espoir teinté d’humour.

Le film a une esthétique travaillée, avec des décors colorés et propres à chaque personnage, tout en restant crédible avec la cité HLM dans laquelle tout ceci se passe. Les différents aliens sont en costumes et/ou marionnette, et même si on sent parfois le manque de moyen et les mouvements entravés des acteurs, je trouve que ça apporte grandement à l’esthétique du film. Ces effets pratiques sont particulièrement charmants et rendent indéniablement ces créatures réelles.

En bref, The Black Hole a été mon gros coup de cœur de ces Utopiales. Malgré sa deuxième partie plus faible, il nous embarque dans son univers déjanté avec brio, suivre des personnages profondément humains face à des situations toutes plus loufoques les unes que les autres. Le film à également été récompensé par le Prix du Jury, alors autant dire sue c’est une valeur sûre.

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