Nouvelle série de la CW, DC’s Legends of tomorrow est le spin off de Arrow et de Flash. Quatrième série de l’univers DC à la télévision, peut-on espérer cette fois une série de qualité ?
La réponse est dans la question.
Synopsis
Rip Hunter, un agent faisant partie de la confédération des maîtres du temps est envoyé dans le passé pour recruter un groupe de super-héros et de super-vilains capable d’affronter une menace planétaire : le criminel Vandal Savage et son armée de super soldats ont modifié le futur. Ils ont pris le contrôle de toutes les infrastructures et réduit les humains en esclavage. Ce groupe est composé de Captain Cold, Heat Wave, The Atom, Hawkgirl, White Canary et Firestorm.
Les séries de super héros – et eux-mêmes en général – ont le vent en poupe depuis quelques années. Arrow en 2012 lançait très bien le mouvement – avant de chuter. Suite au succès, les producteurs – Greg Berlanti et Marc Guggenheim – ont décidé de lancer un premier spin-off, The Flash, qui, lui non plus, n’avait rien d’exceptionnel, mais se laissait regarder sans problèmes. L’aspect sériel a forcément pour conséquences le développement de nombreux personnages, secondaires dans la série mais important dans les comics. Personnages dont le destin ne sera parfois pas plus long qu’un épisode lambda. On se souvient tous de Superman qui a battu tous ses ennemis et rencontré toute la Justice League – ou presque – avant qu’il ne devienne Superman dans Smallville. Quelle facilité pour la suite !
Un bon vivier de personnages, de bonnes audiences, un public (facile) qui apprécie l’univers : les éléments pour un spin-off sans risques sont là ! Et voilà donc DC’s LoT, une série aseptisée à souhait aussi kitch que possible. Si sur le papier ça peut paraitre prometteur, le pilote a vite fait de nous refroidir. Et grandement ! Arrow et The Flash ont chacun leurs défauts et leurs qualités ; le spin-off rassemble les uns sans prendre les autres. Bien sûr, il en rajoute quelques-uns de son propre cru. On trouve de l’originalité comme on peut…
Rip Hunter vient du Futur pour recruter une équipe afin de tuer Vandal Savage – un bad guy au nom pas du tout explicite – qui a réussi à conquérir la Terre entière. C’est à peu près le seul background que nous aurons dans le pilote. Tout ce qui pourra être révélé plus tard montre l’égoïsme de Hunter. Il ne souhaite pas sauver la Terre, juste se venger de Savage qui a tué sa famille. Sans cet évènement, pas de d’équipe de sauvetage ! La Terre ne serait alors peut-être pas sauvée, mais nous, si !… La crédibilité d’Hunter en prend donc un bon coup. Ce n’est rien pourtant à côté de celle de Savage, quasiment inexistante. Quand on se fait battre en deux épisodes dans le cross over d’Arrow et Flash, difficile d’avoir l’air terrible en tant que méchant principal. Notons aussi la blancheur immaculée de cet égyptien. Seuls les héros ont le droit d’être bien castés, il faut croire.
La série essaye de se donner des enjeux qu’elle n’a pas et qui sont pour la plupart impossibles à appréhender si l’on n’a pas vu les deux séries originelles. L’équipe n’est qu’une brochette de personnages secondaires sans charisme. Devant un scénario aussi plat, bancal et incohérent que cela, il ne reste que la technique pour sauver les meubles. Les effets spéciaux sont de très basse facture, la réalisation inexistante, et le jeu pitoyable – avec une mention particulière aux deux anciens acteurs de Prison Break. Au moins nous ont-ils épargné blagues à la Batman et Robin cette fois-là. La plupart des tentatives d’humour tombent à plat le plus souvent – seule exception, la référence à Boba Fett. Tout l’ensemble est sans âme, essayant de surfer entre Avengers et Doctor Who sans arriver à la cheville d’aucun des deux.
On pourrait continuer pendant longtemps encore de critiquer les défauts de ce premier épisode, il en reste et ils sont nombreux, mais hormis pointer du doigt telle incohérence ou tel dialogue raté, cela ne nous avancerait pas. La série veut jouer sur plusieurs tons mais ne réussit à être bon sur aucun. Il faut espérer que la suite sera meilleure – la marge de progression est exponentielle – mais en attendant, il faudra, pour les plus courageux, la regarder en se débranchant le cerveau.