Les Mondes de Philip K. Dick, un documentaire immersif

philip-k-dick-arte-2Le 2 mars prochain, Arte en co-production avec Nova Production propose une programmation spéciale en l’honneur d’un des maitres de la science-fiction : Philip K. Dick. Au programme, un documentaire exclusif mais aussi sur supports numériques un jeu vidéo créé pour l’occasion et le premier court métrage de fiction en vidéo 360°. Nous avons pu voir le documentaire en avant-première, et vous vous devez de le voir !

Synopsis

« Les mondes de Philip K. Dick » est une plongée dans la vie et les écrits d’un extraordinaire écrivain de science-fiction, disparu en 1982, dont l’œuvre a anticipé comme aucune autre le monde paranoïaque et technologique de notre 21ème siècle et dont les visions sont une formidable matière adaptée par le cinéma hollywoodien, de Blade Runner à Minority Report.

Philip K. Dick et Tessa Dick - © Nova ProductionTout le monde connait de près ou de loin Philip K. Dick, cet auteur méconnu de son vivant et mis aujourd’hui au même niveau que les plus grands comme Kafka, Orwell ou Asimov. Ce succès post-mortem découle de l’avance inouïe qu’il avait sur son temps. Ce succès est aussi dû au fait que certains des plus grands réalisateurs aient adapté certains de ses meilleurs romans, Blade Runner par Ridley Scott en 1982, Total Recall par Paul Verheoven en 1990 ou encore Minority Report par Steven Spielberg en 2002. Aujourd’hui encore il continue d’être adapté avec The Man in the High Castle par exemple. Il reste encore beaucoup de chefs-d’œuvre non adaptés comme Ubik ou Le dieu descendu du Centaure. Avec plus de 40 romans et 120 nouvelles, il y a de quoi faire. Bref, tout le monde connait K. Dick.

« L’œuvre de Philip K. Dick nous parle de nous, de notre présent et de notre futur »

Le documentaire Les mondes de Philip K. Dick réalisé par Yann Coquart apporte des pistes d’analyse et de compréhension sur l’auteur visionnaire qu’il était. A titre personnel, je ne connaissais pas grand-chose sur K. Dick mais j’avais une grande admiration pour lui. Si je savais qu’il vivait sans reconnaissance aucune de son vivant, je ne savais pas par exemple qu’il était agoraphobe ou qu’en cinq ans il écrivit 16 romans (!) tant il était sans le sou.

« Il était à la fois dépressif et très créatif »

Pr Iroshi ISHIGURO-© Nova ProductionAu travers d’interviews inédites de deux de ses biographes, de sa veuve et de son psychothérapeute ainsi que d’archives audios rares de l’auteur, Yann Coquart dresse le portrait d’un auteur unique en son genre, et sans doute le plus visionnaire de l’ère digitale. On se rend compte à quel point la question de la réalité de l’humain et  de son humanité sont importantes pour lui, à tel point qu’on peut se demander s’il n’y avait pas une facette de pure folie chez lui. Les androïdes étaient pour lui plus humains que l’homme, et la question de l’essence du point de vue sartrien, très présente dans ses pensées. Ces idées en avance sur son temps ont permis d’inspirer une très grande quantité de films par la suite, comme Terminator, une véritable dystopie technologique.

« Il était un dissident dans un monde d’utopie technologique »

Dick était un auteur aussi inquiet pour son futur que pouvait l’être Orwell, et ce documentaire grâce à des extraits de ces livres en parallèle d’images fortes nous montre à quel point il pouvait avoir raison. Outre la surabondance de vidéo- surveillance, un extrait de Substance Morte évoque la mise en écoute à grande échelle sur des images de Nixon.

Le documentaire conclut sur la mort de K. Dick, peu de temps avant la première de Blade Runner en essayant de lui donner un aspect assez mystique pour le moins inutile. Les mondes de Philip K. Dick est un très bon documentaire pour quiconque s’intéresse à cette personne, suffisamment creusé et analytique pour ne pas être ennuyeux. Ne le manquez pas le 2 mars prochain à 22h35 sur Arte !

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