#Venise2017 Journal de bord – Jour 4

Alors que les copains ont rejoint les planches du Festival du Film Américain de Deauville, je poursuis ma découverte de la Mostra de Venise. Après trois premiers jours qui m’ont permis de découvrir des films dans l’ensemble très bons, je vais maintenant vous faire un petit debrief de mon quatrième jour sur place. Au programme, encore des bons films et une nouvelle expérience un petit peu unique… avec la compétition de films en réalité virtuelle !

Jour 5 – Un festival pas comme les autres

La journée commence comme souvent, très tôt, avec la séance de 08h30 pour Suburbicon, le nouveau film de George Clooney, écrit par les frères Coen. L’acteur avait réussi à convaincre la majorité des critiques avec ses deux premiers films avant de décevoir avec les suivants. Le soutien des deux frères, dont la qualité d’écriture n’est plus à prouver, lui permet-il de redresser la barre ? Pas vraiment, bien au contraire !

On le sait, l’acteur est quelqu’un de particulièrement engagé, notamment politiquement, et assume clairement son soutien aux démocrates. Selon lui, nous ne sommes plus dans une époque où rire mais plutôt être en colère et c’est, selon lui, ce qu’il cherche à exprimer avec son film. Quelle que soit l’intention initiale, on ne peut nier un certain rythme au film, et de nombreuses situations très drôles. Cependant, ce n’est pas une très grande réussite. George Clooney signe une comédie noire et cynique, trop cynique. Sa colère l’amène a dresser un portrait sans concessions, sans empathie, de ses personnages un peu losers.

Oscar Isaac fait une apparition remarquée, pour ce qui est la meilleure scène du film, mais disparait bien trop vite. Le reste est assez banal est anecdotique. Le film a clairement l’odeur d’un film des frères Coen, mais au final, il n’en a pas la saveur, pas la complexité.

Après cette première projection, je me suis eclipsé du site principal du festival pour me rendre sur un petite île à coté du Lido, on sont projetés et installés les films présentés en compétition « Réalité virtuelle ». Les réservations se font en avance, sans trop en savoir sur les films, c’est donc un peu à l’aveugle que j’ai reservé mon « package », pour découvrir Free Whale, Alice et Last GoodBye. J’ai également eu la possibilité de voir en plus Arden’s Wake.

Commetn ça se passe exactement ? Pour Free Whale, Last Goodbye et Arden’s Wake, il suffit d’enfiler les lunettes et le casque audio. Dans Free Whale (7 minutes) on suit un jeune et un robot pendant 7 minutes sur une planète inconnue. Le temps fort est une rencontre avec une baleine. Son contact va nous projeter dans ses souvenirs. L’objectif des réalisateurs est de créer de l’empathie, et je dois dire que je n’ai pas particulièrement accroché, même si l’ambiance visuelle était sympa, cela reste trop vide. J’ai ensuite testé Arden’s Wake. Il s’agit d’un autre projet de film d’animation (20 minutes) nettement plus réussi à mon goût. Encore une fois, pas d’interaction au programme, mais de nombreux détails à observer, et l’immersion dans les fonds marins est beaucoup plus impressionnant que je ne l’aurais pensé. On s’y croirait presque. On est émerveillé devant les beaux poissons, et effrayés à l’approche de plus grosses bêtes… Même si le fond reste très léger, ça marche tellement et ça exploite bien le concept de la réalité virtuelle, on se sent vraiment vans le décor.

Last Good Bye a une ambition un peu différente. Sur le fond, c’est un film témoignage assez classique, on accompagne un survivant des camps d’Auswitch, qui retourne sur les lieux du crime, plus de 60 ans après, pour nous raconter son calvaire et celui de sa famille. Rien de bien novateur sur le fond. Mais le fait « d’être » sur les lieux avec cette homme, cela créé une émotion supplémentaire, c’est assez fort comme expérience.

Pour Alice, The reality Play, l’ambition créative et l’ambition d’immersion franchis un palier. Cette fois-ci, je suis vraiment « acteur » du film. Je suis d’ailleurs accueilli dans la pièce, cette fois fermée au public et insonorisée, par un acteur en chair et en os. Il joue très bien le rôle du Lapin pressé et stressé. Il m’embarque dans la pièce suivant pour que je mette le casque sur la tête, et c’est là que l’expérience prendre de l’ampleur. Je me retrouve dans un univers en 3D dans lequel je peux me déplacer. Techniquement, ce n’est pas aussi poussé que les films précédents, mais là, je peux intéragir avec les objets autour de moi…. et intéragir avec deux acteurs ! Je rencontre des personnages célèbres d’Alice au pays des merveilles et discute avec eux, ce qui fait avancer l’intrigue et mon parcours dans différentes pièces… jusqu’à ce que je me réveille soudainement !

Une très belle expérience, qui ouvre la voie à des possibilités créatives et théâtrales assez incroyables pour le futur. Dans le même genre, une amie a pu tester Separate silences et de ce que j’ai pu en voir, cela à l’air assez troublant. Elle s’est installée dans un lit d’hôpital et a enfilé un casque. Là, elle a aussi interagit avec deux acteurs, dans une oeuvres à-priori très déstabilisante et chargée d’un point de vue émotionnel.

Ce premier aperçu de la création via la réalité virtuelle m’a vraiment donné l’eau à la bouche, et je suis vraiment curieux de voir comment cela va évoluer dans les années à venir, tant les possibilités semblent multiples pour les jeux vidéo, films, le théâtre, les escape game…

Après cela, retour à la réalité, si l’on peut dire, en tout cas retour au « cinéma de papa », avec la premier film français présenté en compétition, La Villa de Robert Guediguian. Comme avec Suburbicon plus tôt, cela pourrait être superficiel tant les nombreux sujets abordés sont survolés. Le film aborder le temps qui passe, l’évolution de notre société, le deuil, l’amour, la perte d’un enfant, la gestion d’une rupture, la rencontre, la fratrie, les immigrés…. Beaucoup de choses, beaucoup de personnages, mais jamais l’impression d’en avoir trop. Tout est toujours juste et beau. Le résultat est certes assez classique, rien de bien bouleversant, mais je ne serais pas pour autant surpris s’il était primé, soit pour son scénario, soit pour l’ensemble du casting.

Voilà pour cette quatrième journée à Venise, et à très vite pour la suite !

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