Denis Villeneuve, réalisateur de Prisoners et Enemy, est pour la première fois invité à présenter l’un de ses films au Festival de Cannes. Et il fait les choses en grand puisqu’il a l’honneur de voir son film, Sicario, sélectionné en compétition officielle. A-t-il des chances de triompher dès sa grande première ?
Synospsis
La zone frontalière entre les Etats-Unis et le Mexique est devenue un territoire de non-droit. Kate, une jeune recrue idéaliste du FBI, y est enrôlée pour aider un groupe d’intervention d’élite dirigé par un agent du gouvernement dans la lutte contre le trafic de drogues. Menée par un consultant énigmatique l’équipe se lance dans un périple clandestin, obligeant Kate à remettre en question ses convictions pour pouvoir survivre.
Critique du film
Ne tournons pas autour du pot : Sicario est très bon ! Il est brutal, réaliste, bien filmé et fait même un peu réfléchir… Et pourtant ce n’est pas un grand film. Le premier problème est son sujet : le trafic de drogues, les cartels… C’est vu et revu et déjà très bien traité, de manière assez similaire, dans Traffic de Steven Soderberg, avec, déjà, Benicio Del Toro. Sicario n’est pas moins bon, il passe juste après et la comparaison est trop évidente.
Le film part sur un rythme plutôt lent, mais n’est pas inintéressant. Comme le personnage principal incarné par Emily Blunt, on s’interroge sur les méthodes et les intentions des personnages incarnés par Josh Brolin et Benicio Del Toro. Au final, le premier ne sert pas a grand chose, mais le second est passionnant à découvrir au fil du film et il surprendra plus d’une fois les spectateurs par ses actions. Kate, le personnage d’Emily blunt va constamment se demander si ce qui est fait est juste. Elle ne va jamais vraiment y croire, mais comme elle sait que les choses n’avancent pas avec la façon dont le boulot est fait habituellement, elle se laisse embarquer jusqu’au bout et ne va pas en sortir indemne.
Les scènes d’action du film sont très réussies. Elles ne sont pas forcement hyper dynamiques mais pleines de tension. La séquence du passage frontière, ou l’affrontement dans la chambre de Kate sont vraiment bien réalisées. Mais s’il y a bien une séquence qui mérite le détour, et qui pourrait bien aider le film à devenir culte, c’est la magnifique séquence dans le tunnel. On pense terriblement à Michael Mann quand on regarde cette séquence à la mise en scène riche et au montage ambitieux. Ce passage du film est le plus intense et s’avère en plus surprenant dans son dénouement. A elle seule, cette séquence justifie de découvrir le film de Denis Villeneuve.
Comme dans ses précédents films (mais un peu moins quand même), Denis Villeneuse préfère les questions, les zones de flou aux réponses toutes faites. Le final, aussi réussi que dérangeant et frustrant, en déroutera plus d’un.
Si la somme des différentes réussites de Sicario n’en font pas un grand film, plusieurs séquences du film sont suffisamment prenantes pour prendre son pied devant le film. Il y a peu de chances que le film figure au Palmarès, mais il tout a fait possible que sa notoriété évolue avec le temps aussi.
Donc d’après votre sublime conclusion, Sicario est un…”film”. Etonnant.
Dire que certains critiques n’arrivent pas à vivre de leur passion. C’est sûr en torchant des critiques à cette vitesse on doit en pondre du contenu pour alimenter un site.
On attend la critique de courtaud qui nous permettra de comprendre son avis ?
Je ne vois pas une seule fois le mot “étonnant” donc je ne saisis pas la place de ce commentaire
Les critiques sont un avis, ca n’empeche pas d’aller voir le film et se faire son propre avis. Heureusement que les goûts ne sont pas les mêmes pour tout le monde, sinon on se ferait ch***.