Critique de Chronicle de Josh Trank

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Le concept de l’ado à qui il arrive un phénomène surnaturel le dotant de super-pouvoirs est tout sauf novateur (c’est vrai ça, pourquoi un vieux n’aurait-il pas le droit à des super-pouvoirs, mince à la fin).  Sauf que depuis quelques années, on aime développer un nouveau concept, plus “réaliste” que les productions DC ou Marvel du jeune qui se pare des premiers collants venus pour sauver le monde. Ce concept “réaliste” présuppose que tout le monde ne veut pas devenir un héros, et donc vit plus ou moins bien ses pouvoirs. C’est ce que l’on retrouve dans les comics comme Rising Stars ou la série Heroes. Et c’est exactement dans cette brèche que vient s’immiscer Chronicle, histoire de 3 adolescents dotés de pouvoirs télékinesiques sans forcément les désirer.
Évidemment, ces 3 adolescents sont des stéréotypes : le mec populaire de l’école, le mec “banal” au grand cœur et le nerd associal. Évidemment, nos héros vont passer par une phase euphorique de découverte de leurs pouvoirs avant que l’un d’entre eux ne sombre dans la folie… Inutile de dire qu’évidemment, celui qui sombre dans la folie est le plus proche du “gentil” du film.
Et un thème aussi à la mode se doit d’avoir une réalisation aussi à la mode. D’une manière plutôt capillotractée, un des héros filme sa vie en intégralité avec sa caméra vidéo (cela rappelle le film-reportage de Banksy – Faites le mur). Et donc, évidemment (le jeu : compter la récurrence de cet adverbe dans cet article), tout le film est filmé par cette caméra (ou parfois d’une caméra de surveillance), à la manière d’un projet Blair Witch.
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Alors là, évidemment, on se dit que ça va dégénérer
À ce moment de la critique, vous vous dites d’évidement, le film sera raté… Et bien ce n’est pas le cas !
Alors oui, Chronicle est plutôt prévisible par son scénario et est doté d’une réalisation pas si novatrice que cela. Mais allez savoir pourquoi, ça fonctionne ! Traitant des problèmes de l’adolescence au travers du surnaturel, le film aborde avec justesse la souffrance et/ou le succès de ces années, et ce qu’il en découle. Le jeu d’acteur est bon et on en vient à s’attacher à nos anti-héros, car on se retrouve tous un peu en eux. Et la réalisation, bien qu’un cran sous Cloverfield (qui reste selon moi un des meilleurs films en pseudo caméscope) sait se faire oublier, on entre dans le jeu et vit avec les personnages. Et enfin, la question du super-héros “réaliste” qui n’a jamais voulut de ses pouvoirs est traitée avec habileté et on se surprend à penser qu’en 1h30, le réalisateur a su faire ce qu’Heroes à échoué en 4 saisons laborieuses.
Si l’on doit donner une conclusion à cette critique, nous dirions évidemment que l’on s’attend vraiment à un film prévisible et sans réel accroche. Sauf que pour une fois, c’est intelligent et bien traité, et l’on sort de la salle surprit d’avoir finalement tant aimé… Ce qui n’était pas évident 😉
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