Nous avions fini la saison 2 sur Franck Underwood prêtant serment et faisant enfin son entrée à la Maison Blanche en tant que Président des Etats-Unis.
La position ultime, au sommet du pouvoir, la question qui se pose est : que va bien pouvoir faire Franck Underwood maintenant ?
Critique contenant des spoilers
Critique
Bien sûr, la logique veut que l’on raconte son quotidien en tant que président. Mais soyons lucides : ce que l’on adore chez Franck, ce sont les coups tordus, les manipulations de haut niveau. Peut-il encore se permettre tout cela en tant que président et surtout est-ce que les situations s’y prêteront?
La réponse à toutes ces questions est : oui.
Rappelons que Franck n’est pas élu et ça veut dire beaucoup pour les américains. Dès le début, on lui fait gentiment comprendre qu’il fait le bouche-trou. Son Etat-Major veut un autre candidat pour 2016.
Une intrigue qui part dans tous les sens
A partir de là, l’intrigue de la saison est lancée : Franck devra, par tous les moyens, faire en sorte d’être le candidat démocrate. Pour info, nous sommes en 2014 et tout s’organise donc autour du super Tuesday, quelques mois plus tard. Ça laisse du temps Franck pour s’organiser.
Le temps de Franck et de la série donc, se partage entre la politique intérieure avec son projet America works et le plein-emploi pour les 10 millions de chômeurs et la politique étrangère, en particulier avec la Russie.
A ce titre, le président russe, Petrov, a été plutôt bien choisi, un vrai air de famille avec Poutine. Il provoque un certaine antipathie et pourtant, à côté de Franck, il passe pour le gentil de l’histoire.
D’un autre côté, on suit Doug, le fidèle bas droit, qui se remet de ses blessures suite à la fuite de Rachel. Cette partie risque de vous ennuyer. Mais dans toute série, il y a toujours un axe moins intéressant que l’on a l’impression de subir.
Une série qui s’essoufle ?
Cette saison de House of Cards est malheureusement bien inférieure aux deux autres.
Franck manque de mordant et de machiavélisme. Il n’est pas devenu plus gentil mais il est mois drôle, plus faible et vulnérable et cela se ressent. On arrive presque à le plaindre.
Tout le monde le veut dehors et il n’a plus beaucoup d’alliés.
D’autant plus que le couple avec Claire n’est aussi soudée qu’il l’était. Plus de petite clope partagée à la fenêtre, des chambres séparées…
Des femmes à l’honneur
Côté scénario, un vrai « girl power » ressort dans cette saison 3. Les femmes sont présentes et ne sont pas des potiches. Claire en first lady qui aspire à plus d’ambition, Jackie qui fait partie de l’Etat-Major, Heather Dunbar, avocate général, courtisée par différents bords, et Cathy Durant, secrétaire d’Etat.
Les interprétations sont toujours aussi impeccables et les regards caméras de Franck toujours là.
Le rythme est tout de même présent. La série se laisse voir et les épisodes s’enchainent. Le problème est : est-ce qu’on a été porté par l’action ? De quoi se rappelle-t-on ? Pas grand-chose…
Un final en demi-teinte donc
On a presque envie que Franck redevienne le politicien que l’on connait et qu’il reparte de zéro pour arriver de nouveau au sommet. Clairement, avec un Franck Président, la série perd une grande partie de son intérêt. Il s’agit plus d’un west wing en un peu plus dirty.
La saison se termine sur l’élection du candidat démocrate et un grand twist pour Franck.
Même si cette saison n’est pas mémorable, cela vaut le coup de la regarder et surtout on espère de meilleures intrigues pour la saison à venir.
Celle-ci concernera sûrement l’élection présidentielle, la vraie cette fois.
J’ai trouvé cette saison 3 très intéressante concernant la psychologie présidentielle & à l’internationale. Les actions sont moins impressionnantes mais beaucoup plus lourdes de conséquences.
Quelques séquences prévisibles cependant.