Everest, avec son casting 3 étoiles, revient sur la plus grande tragédie vécue par des alpinistes sur l’Everest, avec pour ambition d’aborder de nombreux thèmes, comme le dépassement de soi ou le rapport à la nature.
Synopsis
Inspiré d’une désastreuse tentative d’ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l’homme ait connues. Luttant contre l’extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l’épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.
Critique du film
Sur la papier, Everest a tous les éléments pour faire un bon film. Il s’appuie sur un livre de Jon Krakauer, comme le très réussi Into the wild de Sean Penn. Il se déroule dans un cadre exceptionnel, l’Everest, le plus haut sommet du monde, et raconte une histoire vraie, une tragédie qui a coûté la vie à de nombreux alpinistes.
D’un point de vue formel, le film est plutôt réussi. Les images de la montagnes alternent judicieusement entre beauté à couper le souffle et images plus inquiétantes, plus stressantes, lorsque la nature fait des ravages. Certains plans bien pensés nous font bien sentir le vide et le danger qui entoure parfois les personnages. Si, comme bien souvent, la 3D me parait superflue (et pourtant imposée à quasiment tous les spectateurs), l’IMAX renforce l’immersion, surtout lorsque les choses se gâtent pour les personnages. On pourrait presque avoir l’impression d’être coincés la haut avec les personnages.
Presque ? Oui, car les choix narratifs posent une certaine distance entre nous et les personnages, nous et la tragédie. Le film se veut le plus neutre possible. Pas de jugement, donc, sur les actions et les choix des différents personnages. Pas de grand moment héroïque non plus. Ce choix d’être fidèle aux événements est un parti pris intéressant. Les personnages sont abandonnés à leur sort, et le choix de montrer les choses comme elles se sont passées, créé une certaine froideur. On est à la limite du documentaire, là ou dans Into The Wild, la réalisateur n’hésitait pas à rentrer dans la tête du personnage, à assumer le fait qu’il s’agissait d’une fiction. Everest n’est pas assez romancé, et cette volonté d’être fidèle et réaliste nuit tout autant à notre attachement aux personnages qu’au rythme du film.
La première partie du film, consacrée à la préparation et à l’ascension, est clairement trop longue. Trop de personnages sont présentés sans vraiment être approfondis. Ils restent superficiels jusqu’au bout, et au final, ce n’est probablement pas le meilleur moyen de rendre hommage à ces hommes. Vouloir grimper l’Everest, où simplement dépasser ses limites, commercialiser le danger, ne pas assez penser aux autres, ce sont plein de thèmes qui auraient pu être abordés avec intelligence et profondeur, en se concentrant peut être sur 2 ou 3 personnages.
Everest est un objet qui, la plupart du temps, nous laisse à l’écart. Si, dans la deuxième partie, lorsque les éléments se déchaînent, certaines séquences nous prennent aux tripes, ce n’est que trop rare, et c’est insuffisant pour convaincre.
Au final, Everest n’est pas si déplaisant à regarder, mais il est terriblement insignifiant et sera vite oublié, là ou il y avait la place pour faire quelque chose de beaucoup plus ambitieux. Dommage.
Bande annonce VOST
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