#Deauville 2016 : Brooklyn Village de Ira Sachs

Brooklyn Village (Little Men en V.O, titre bien plus cohérent d’ailleurs) est l’un de ses films qui fait le tour des festivals les pus prestigieux. En 2016, il a notamment été projeté à Sundance, Berlin, Edinburgh et maintenant au Festival de Deauville 2016. Le film bénéficiant de critiques élogieuses après ses différents passages en festival, il est forcément l’un des favoris de la compétition. Nous l’avons vu et on vous ce qu’on en pense !

Synopsis

Une famille de Manhattan hérite d’une maison à Brooklyn, dont le rez-de-chaussée est occupé par la boutique de Leonor, une couturière latino-américaine. Les relations sont d’abord très cordiales, notamment grâce à l’insouciante amitié qui se noue entre Tony et Jake, les enfants des deux foyers. Mais le loyer de la boutique s’avère bien inférieur aux besoins des nouveaux arrivants. Les discussions d’adultes vont bientôt perturber la complicité entre voisins.

Critique du film

Pour tout vous dire, l’intrigue du film se limite à se qui est écrit dans le synopsis. Il ne faut pas s’attendre à des rebondissements, de grands drames où un épilogue complexe. Ira Sachs privilégie la simplicité et la subtilité. Les choses qu’il exprime à travers son métrage, il ne les dit pas ouvertement, un peu à la manière d’Asghar Farhadi avec son chef d’oeuvre Une séparation.

Acteur de spidermanSi le film se déroule en parallèle d’une situation conflictuelle entre les parents de Tony et Jake, c’est avant le quotidien de ces deux adolescents qui intéresse le cinéaste. Le premier, fils d’un immigré chilien issu d’une famille des classes populaires est plutôt extraverti et ne semble pas avoir de mal à se faire des amis. Le second, beaucoup plus timide, est issu d’une famille à la situation financière plus confortable. Deux jeunes que tout oppose et qui vont pourtant facilement se lier d’amitié. Malgré ces différences, leurs relation ne sonne pas faux, bien au contraire. Il faut dire que les deux comédiens sont talentueux, en particulier le jeune Michael Barbieri (bientôt à l’affiche de Spiderman Homecoming), dont c’est le premier film et qui semble pourtant avoir une facilité déconcertante. Il est extrêmement difficile d’imaginer que ce gamin ne devienne pas très vite une valeur sûre, en espérant qu’il ne se contente pas des grosses productions hollywoodiennes. Ces deux enfants transportent deux images de cinéma assumées par le réalisateur, d’un côté Robert Bresson pour l’enfant de la famille aisée, Scorsese pour Michael Barbieri qui rayonne sur des passages souvent moins écrits et plus sur l’improvisation.

brooklyn_village_afficheParallèlement aux aventures de ces deux jeunes, le conflit entre les parents prend de l’ampleur, et comme souvent dans ce genre de cas, les enfants, qui n’ont rien demandé, vont subir malgré eux cette animosité grandissante entre les parents. Les séquences entre parents sont elles aussi très justes et jamais caricaturales. On passe juste de la bonne humeur des enfants à des conversations plus sérieuses et conflictuelles. Le parallèle entre le monde des “enfants” et celui des “adultes” est évident sans jamais être trop appuyé et c’est l’emprise néfaste des adultes qui va faire évoluer les plus jeunes. On se retrouve devant une situation classique dont le dénouement semble aussi simple qu’inévitable.

La réalisation d’Ira Sachs est simple, sans grande ambition, comme l’est, d’une certaine manière Brooklyn Village. Mais ce n’est pas parce qu’une oeuvre n’est pas très ambitieuse qu’elle n’est pas très réussie. A défaut de signer un film mémorable, la cinéaste offre un regard bienveillant et réussi sur deux adolescents et leurs familles.

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