Beau is Afraid : explication de la fin

Le réalisateur américain Ari Aster a rapidement fait sensation dans l’industrie cinématographique grâce à son approche audacieuse et dérangeante du genre de l’horreur. Avec des films comme « Hereditary » et « Midsommar » (dont vous pouvez retrouver notre analyse ici) Aster s’est imposé comme l’un des talents les plus prometteurs de sa génération Maintenant, avec son nouveau film, Aster nous plonge dans un autre voyage cinématographique unique et perturbant, sûrement son long métrage le plus fou.

Dans cet article, nous allons décortiquer et analyser le film Beau is afraid, son personnage principal, bien sûr, mais aussi les différents thèmes, les différents actes, et les interprétations que l’on peut faire, sans oublier ce qui intéresse la plupart de nos lecteur, une explication en bonne et due forme de la fin du film.

Attention, comme à notre habitude, cet article est 100% spoilers

Au début du film, Beau rend visite à un thérapeute pour discuter de ses peurs, en particulier celles liées à sa mère. Le thérapeute lui demande sans détour : « Vous arrive-t-il de souhaiter qu’elle soit morte ? ». Cette question déstabilise visiblement Beau, qui se voit alors prescrire un mystérieux médicament et est renvoyé chez lui. Alors qu’il rentre chez lui, le public découvre le cadre sinistre de la vie de Beau : il y a des cadavres dans la rue qui ont été ignorés pendant des semaines, ainsi que des altercations physiques et des coups de couteau mortels en plein jour. Pour échapper à une personne menaçante et tatouée, Beau doit sprinter dans cet environnement dangereux. En arrivant à son appartement, il est soulagé de se retrouver en sécurité dans son espace de vie pourtant particulièrement sordide.

Le film débute avec un point de vue à l’intérieur de l’utérus révèle un noir chaud et aqueux d’où émerge le bébé Beau. Sa mère demande au médecin si le fait que son nouveau-né ne pleure pas est un mauvais signe. Le médecin donne alors une tape sur les fesses de Beau et le bébé pleure pour la première fois, à la grande joie de sa mère. Cette séquence peut sembler étrange pour commencer l’histoire, car Beau, devenu adulte, ne s’est jamais souvenu de sa propre naissance. Ainsi, le spectateur peut probablement accepter l’événement comme étant proche de la réalité de la venue au monde du protagoniste. Cependant, le reste du film est potentiellement une version très détournée de la réalité, perçue à travers le prisme de Beau, un homme effrayé, sous l’emprise de médicaments.

Le monde dans lequel vit Beau est-il vraiment une version trash, quasi post-apocalyptique de New York où la criminalité est omniprésente et où tout est chaotique ? Il semble que ce soit en partie le cas, car une société pharmaceutique omniprésente vend des antipsychotiques aux citoyens. Cependant, une grande partie de ce que l’on voit n’est pas ce qu’elle est en réalité, car il est révélé plus tard que l’entreprise appartient à la mère de Beau, Mona Wasserman. L’intensité du film fait allusion au fait que la vraie réalité est différente. Beau a peur, et il semble que sa mère soit à l’origine de tout. (encore une fois, selon son point de vue)

Les thèmes du film

Joseph Campbell a codifié le voyage classique du héros qui est un archétype narratif pour un type particulier d’histoire. Si l’on prend l’exemple d’Ulysse ou de Luke Skywalker dans Star Wars, le héros est appelé à quitter sa vie habituelle et soutenu par une force inconnue pour partir à l’aventure. Il franchit un portail vers un monde inconnu où il reçoit l’aide d’assistants et de mentors, fait l’expérience de défis, d’obstacles et de tentations… Après cela, le héros doit réparer ses erreurs ou le mal présent dans le monde et retourner chez lui. Même si l’environnement semble être le même, le héros est différent et a maintenant la liberté de vivre librement.

Aster a admis que le film traitait de la culpabilité. Il examine la culpabilité qu’une mère peut susciter chez son fils. Lorsque Beau retourne dans la maison de son enfance à la fin du film, il remarque le service commémoratif de Mona qu’il a manqué et un mur de photos. Les images les plus anciennes montrent Mona en train de s’occuper de son fils. Au fil des années, Beau se retire progressivement et la fierté de Mona se porte sur l’entreprise qu’elle a créée. Son visage est rendu littéral par une collection d’employés qui, ensemble, forment son visage.

Dès le début, il est évident qu’Aster est aux prises avec un complexe d’Œdipe. Beau a peur de sa mère. Mona renforce constamment la peur de Beau, souvent de manière directe. Elle est un être malveillant qui cherche à culpabiliser Beau, le blesse et lui inflige volontairement des dommages psychologiques. Grâce à des flashbacks, nous pouvons observer la nature malsaine de leur relation. Mona informe Beau que le moment où il a été conçu est le même que celui où son père est mort.

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