Pour son premier long métrage, Greg Kwedar a choisi de poser l’histoire de son film à la frontière entre les USA et le Mexique, afin de suivre 24h dans la vie des membres de l’US Border Patrol. Un voyage à l’une des frontières les plus médiatiques du monde.
Synopsis
Dans un coin reculé du désert américain, trois agents de la police des frontières tiennent un poste de contrôle : Flores, qui a un véritable don pour prendre en chasse les véhicules suspects ; Davis, qui a rejoint la patrouille pour séduire les femmes et monter à cheval ; et Hobbs, un agent de la vieille école convaincu qu’un diplôme universitaire ne peut arrêter une balle. Le quotidien des trois hommes va basculer à tout jamais à l’occasion du contrôle de routine d’un véhicule suspect, qui mettra au jour les terribles secrets enfouis d’un poste frontière en apparence tranquille…
Critique
Nous transportant en plein désert américain, Transpecos prend le parti de nous faire partager 24h pas comme les autres dans la vie de 3 agents de la police des frontières américains. Chacun dans son style propre, les trois personnages se montreront attachants durant le film.
Mais heureusement, l’histoire ne porte pas sur une journée comme les autres, et nos compères seront exposés à une situation malheureusement pas si exceptionnelle que cela, qui mettra leur groupe, leurs insignes et leurs vies, à rude épreuve.
D’un découpage clair en trois parties, le film prends le temps de poser ses situations et personnages avant de réellement mettre en place l’évènement qui fera tout basculer. Et d’un film que l’on pourrait attendre simple et répétitif, en fait un mini-road movie bien construit le long de la frontière.
Si le scénario s’avère finalement assez simple, il se révèle pourtant riche en nuances pour les acteurs qui arrivent à lui donner vie de manière tout à fait crédible. Ainsi, dans la sécheresse du désert, de nombreuses émotions sont présentées. Que ce soit la fierté, la trahison, mais aussi l’amitié et la relation de maître à élève (ou plutôt de mentor à disciple), toutes ces situations sont représentées et rendues tangibles par un jeu d’acteur et une direction crédible. Gabriel Luna, Johnny Simmons et Clifton Collins Jr. réussissent à donner une âme à chacun des personnages, toujours sur le film du stéréotype sans jamais y sombrer.
Chose d’autant plus complexe que la musique, rare durant le film, et les paysage désertiques incitent le spectateur à se concentrer sur ces personnages et l’histoire qu’ils racontent. Histoire d’ailleurs simple mais originale, qui arrive à surprendre sur un thème pourtant vu et revu : le trafic de drogue entre le Mexique et les Etats-Unis. La lecture du point de vue des douaniers américain a été rarement présentée, et encore moins sur cette facette, et on apprécie grandement ce choix.
En conclusion, Transpecos n’est pas un chef d’oeuvre, mais un très bon premier film, offrant une histoire originale et un traitement de ses personnages assez dense auxquels on s’identifie forcément. Et puis on ne se prive jamais d’un moment avec des points de vues sur le magnifique désert américain…