Nommé aux Oscars 2015 dans la catégorie documentaire, Virunga est un documentaire qui raconte l’histoire du Parc Naturel de Virunga, piégé en pleine zone de guerre.
Le documentaire nous amène à la rencontre de la garde armée du parc, des gorilles, d’une journaliste et surtout les populations locales…
Synopsis
Pénétrez au cœur du majestueux parc de Virunga peuplé d’animaux sauvages et de plantes luxuriantes, et vibrez aux côtés des gardes forestiers dans leur combat contre une compagnie pétrolière britannique.
Critique
Si vous aviez prévu une soirée mignonne à regarder un documentaire sur les animaux d’un parc africain, vous risquez de d’être bousculé. Vous êtes très loin de la Famille Suricate.
Virunga démarre comme un documentaire classique, en présentant les actions quotidiennes des membres de la garde du parc. Plutôt orienté sur le braconnage, une forte tension est ressentie d’entrée de jeu. Coups de feu et arrestations musclées dans la brousse dévoilent un premier niveau de violence pour la défense de Virunga.
Les gorilles sont bien sûr le point d’entrée du documentaire, on y suit l’activité des soigneurs envers une population de très jeunes gorilles victimes de la déforestation et de la chasse qui a tué leurs parents. Mêmes s’ils restent un fil d’Ariane, on se rend bien vite compte que les Gorilles ne sont pas le sujet principal du documentaire. Car pendant 1h40, c’est plus que quelques animaux sauvages qui sont montrés. C’est surtout les horreurs d’une guerre civile qui sont “illustrées”. Guerre manipulée par les exactions capitalistiques d’une société d’exploitation pétrolifère : Soco International.
Car très vite, le documentaire “animalier” devient un reportage de guerre. Une jeune journaliste française réalise une investigation sur le terrain pour mieux comprendre les actions de la société Soco International. Entre miliciens et armée régulière, la jeune femme use de la caméra cachée pour démontrer le laxisme des autorités et la très forte corruption qui entoure l’exploitation pétrolifère des 3/4 du parc naturel.
Puis, la situation dégénère pour entraîner un spectateur – bien mal à l’aise – dans une guérilla urbaine. Char d’assaut, bombardements, fusillades, barrages, le constat en est presque surréaliste tant on voit la situation s’accélérer dramatiquement. Le documentaire est suffisamment intelligemment réalisé pour masquer certaines horreurs de la guerre tout en nous les faisant deviner.
On oubli un temps les gorilles pour avoir un panorama plus large d’une situation politique extrêmement complexe au sein de laquelle une société occidentale s’allie au plus puissant du moment… Le profit n’a pas de prix.
Le générique de fin sonne comme le glas d’un futur très incertain pour cette zone d’une richesse de faune et flores incroyable.
Mais au final, ce documentaire va-t-il réellement faire changer quelque chose ? Il ne suffit pas d’être nommé aux Oscars 2015, voire même de gagner ou d’avoir un soutien marqué de Leonardo DiCaprio (à la production) pour que les choses changent.
N’oublions pas non plus que si des gorilles n’avaient pas été présents “à l’écran”, ce documentaire n’aurait certainement pas résonné autant. Parce qu’au final, le bilan est sans appel : qui ne préfère pas s’intéresser aux gorilles plutôt qu’aux populations locales ?
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