16 ans après le Godzilla de Roland Emmerich, revoici notre monstre (Kaiju) préféré sous la nouvelle égide de la Warner et de Legendary Pictures (rappellons que les droits appartenaient avant à la société japonaise historique Tōhō. Avec en donneur d’ordres le réalisateur de Monsters, Godzilla renaît-il de ces cendres ?
Synopsis
Godzilla tente de rétablir la paix sur Terre, tandis que les forces de la nature se déchaînent et que l’humanité semble impuissante…
Critique
Godzilla est un personnage symbolique au Japon : Issu de la terreur nucléaire, il représente aussi les forces de la nature, et pas moins de 28 films japonais ont été réalisés en son honneur. Nous oublierons pour des besoins critique l’épisode Roland Emmerich, bien trop douloureux pour les fans.
Ce retour de Godzilla sur nos écrans était attendu après le succès des gros films de Kaiju et/ou robots géants, que l’on pense évidemment à Pacific Rim, ou encore la saga Transformers. Le retour du père des Kaiju (monstres géants) avec les technologies actuelles, et surtout dans le respect du personnage originel comme l’annonçait Legendary Pictures et la Warner Bros pouvait être le succès kaiju de l’année.
Et le film commence très bien. Une introduction toute en pudeur, avec un Bryan Cranston toujours excellent, et une atmosphère qui se met en place. L’atmosphère des premières 45 minutes rappelle énormément les grands films catastrophe : On sent la tension s’installer, on ne voit quasiment rien (donc on imagine, c’est encore mieux), et on anticipe donc l’apparition des kaiju en point d’orgue de cette tension.
Mais malheureusement, à partir du moment où le premier kaiju fait son apparition (oui, il y en a plusieurs), toute la tension retombe et le film peine alors à convaincre. Là où Pacific Rim et surtout Transformers se font une joie de nous présenter beaucoup (trop ?) de combats, Godzilla se montre très chiche sur ce point, nous rappelant les “grandes” batailles de Game of Thrones vues par les yeux de Tyrion qui se fait assommer au bout de 30 secondes. En lieu et place de ces combats, nous assistons médusés à la tentative de retrouvaille d’un Aaron Taylor-Johnson sans aucun charisme (mais personnage principal du film) avec sa famille dont, il faut bien le dire, on s’en carre.
Godzilla réussit donc l’exploit de vouloir mettre en avant les kaiju sans vraiment les montrer, et donc de s’attarder sur des humains sans intérêt. Le scénario de la famille d’Aaron Taylor-Johnson est souvent risible de stéréotypes, et on se surprends à connaître toutes les réactions et dialogues à l’avance.
Encore une fois, c’est vraiment dommage, car le combat final se montre très réussi, ainsi que la présentation par le Docteur Serizawa (le mythique) de toute la mythologie des monstres. L’univers est posé, très respectueux du personnage historique de Godzilla, et donc le film nous fait plein de promesses. Malheureusement, ces promesses se montrent laminées par ce scénario humain pauvre et d’un classicisme sans pareil et des combats bien trop rares entre kaiju.
Tout est loin d’être mauvais cependant, car certaines scènes (dont le saut en parachute de la bande-annonce) sont vraiment réussies et prenantes, et on se surprends à vibrer à pas mal de moments dans ce film.
En conclusion, ce remake de Godzilla est un film respectueux de l’origine du Roi des Monstres, avec quelques scènes d’anthologie et une première partie vraiment puissante. Malheureusement, le côté film catastrophe américain de la famille séparée de la seconde partie gâche le reste, malgré quelques séquences magnifiques… on se rassure cependant, toutes les clés sont posées pour redémarrer la licence avec plein de nouveaux films. On espère juste que ce sera alors vraiment des films de kaiju plus que des films “à l’américaine”.