En tant que film de tous les excès, Transformers 2 se voit associer à divers superlatifs : Meilleur film de Michael Bay, « Pire » scénario de tous les temps… ou encore, tout simplement le meilleur film pour une soirée entre potes. En effet, que peut-on espérer de mieux que des robots géants qui se tapent dessus, des voitures et des filles à carrosserie avantageuse qui tournent autour ? Tout simplement encore plus de robots, filles sexy et belles voitures. C’est la recette magique de Tranformers 2. Pas de doute, Michael Bay a signé le chef d’œuvre du cinéma d’action de ce début de 21e siècle.
Cette introduction, pour beaucoup de lecteurs, sera perçue comme ironique. Comment peux-t’on encenser à ce point le cinéma de Michael Bay, pire, la trilogie Transformers, et encore pire, son « horrible » deuxième volet ? Tout simplement en étant un cinéphile averti et ouvert d’esprit. Cette introduction, si j’en assume le coté un brin provocateur, n’a donc absolument rien d’ironique. Soyons direct, Michael Bay est l’un des meilleurs réalisateurs exerçant à Hollywood actuellement, et certainement le plus sous-estimé.
On retrouve des thématiques récurrentes dans chacun des films de Michael Bay, et celles-ci sont bien plus travaillées qu’il n’y parait. Oui, l’armée est omniprésente. Oui, l’humour est graveleux. Oui, ses scénarios sont improbables. Oui, il y a de très nombreuses scènes d’action. Oui, il s’auto-plagie de film en film, en faisant des plans très similaires voir en reprenant des plans de ses précédents films ! Reprenons certains de ces points en détail :
1/ Oui, l’armée est omniprésente
Soi-disant, Michael Bay glorifie les soldats… Michael Bay embellie tout se qu’il filme. Il cherche le beau dans tous ses plans, et donc, filme les soldats de ses films dans des plans avantageux. Mais il en fait de même avec ses héros, les jolies filles ou encore les belles voitures ! Mais quelle vision donne t-il de l’armée ? Dans The Rock, les militaires sont soit des salopards de haut dirigeants n’ayant aucun intérêt pour les soldats, soit des soldats à « bon fond » devenus terroristes Une belle image ? Les deux héros sont un scientifique et un ex-taulard. Belle glorification de l’armée. Dans Armageddon, la NASA (donc l’armée), doit faire appel à des spécialistes en forage pétrolier cumulant 5 de QI à eux tous. Les vrais astronautes du film, et donc militaire, ne sont ni les plus sympathiques ni les héros du film. Encore une belle glorification de l’armée. On continue ? La trilogie Tranformers donc. Dans Transformers, le héros est un geek, un loser. Il finira par choper la belle nana et sauver le monde, avec l’aide de militaires au second plan, bien incapables de faire quoi que ce soit tout seul. Il en est plus ou moins de même dans le 2 et dans le 3. Michael passe son temps à se moquer de l’armée. D’ailleurs, à la sortie de Battleship, plusieurs critiques ont loué le second degré de ce film. Certes il n’a aucune ambition, certes il ne se prend pas la tête, mais contrairement aux Transformers, Battleship est un film qui glorifie l’armée du début à la fin !
2/ Oui, l’humour est graveleux
Alors là, difficile de le contester, l’humour ne va pas chercher bien haut. Mais d’un, il est efficace, de deux, il est plein de second degré, notamment dans la trilogie Transformers justement. Prenons le cas des parents du héros. Ils sont certainement à l’origine des pires blagues du film. Mais que représentent t-ils ? La glorification du rêve américain ? Vraiment ? Ou plutôt une caricature de ce qu’est la famille, la société américaine aujourd’hui ? Les parents Witwicky sont des beauf’, puritains sans l’être et consommateurs à outrance. Dans le troisième volet de la saga, Michael Bay s’amuse même de la crise et de la difficulté à trouver un emploi pour les jeunes diplômés, eux-même loin d’être exempts de tout reproche puisqu’il croient tout savoir et rien à prouver. On retrouve un peu de l’esprit de Tati dans le regard portés sur ses personnages. Michael Bay aime ses personnages. Il aime les américains et les Etats-Unis. il s’en moque régulièrement, mais toujours avec beaucoup de tendresse, et de subtilité, trop souvent perçue à tort comme de la grossièreté.
3/ Ces scénarios sont improbables
Comme 90% de la production hollywoodienne actuelle. Que Transformers 2 ait plus de lacunes que ses autres films, aucun doute. Mais il a été victime de la crise des scénariste et Michael Bay n’avait pas le pouvoir à lui seul de reporter le film. Si on reprend le scénario du premier, c’est un modèle de cinéma de divertissement, avec une évolution bien construire et des seconds rôles réussis.
Michael Bay, de film en film, a su imposer une patte visuelle indéniable et renouveler le cinéma d’action comme peu d’autres ont pu le faire. Seuls James Cameron et Steven Spielberg peuvent prétendre avoir autant apporté au divertissement hollywoodien. D’ailleurs, Michael Bay est régulièrement cité en référence par des réalisateurs reconnus. Par Christopher Nolan qui a déclaré il y a quelques années être fan du réalisateur, ou encore toute récemment par Terence Malick qui a déclaré « qu’à côté de To The Wonder, Tree Of Life c’est Transformers ». Enfin, de nombreux acteurs reconnus acceptent des seconds rôles dans ses films. Pour l’argent peut être ? Surement, mais pas seulement. Sinon ils joueraient chez Brett Ratner, Jon Favreau et autres Peter Berg. Non, comme Christopher Nolan, Michael Bay arrive à attirer des acteurs de renom pour des petits rôles et à les fidéliser.
D’une certaine manière, Michael Bay est l’Alfred Hitchcock de notre époque. Pendant des années, celui-ci a été vu comme un simple réalisateur des films à suspense commerciaux, surtout en France. C’est sous l’impulsion de François Truffaut notamment que celui-ci a commencé à être reconnu pour ce qu’il apportait : de nombreuses inventions et astuces visuelles ainsi que des scénarios plus subtils et complexes qu’ils ne peuvent paraître au premier abord. S’il est plus dur aujourd’hui d’inventer de nouveaux effets ou mouvements de caméras, Michael Bay renouvelle constamment le cinéma d’action sans jamais user des modes du moment (ralentis à outrance, mauvaise 3D…). Et ses films, comme expliqué plus haut, contiennent plus de subtilité qu’il n’y parait au premier abord.
Revenons en maintenant à l’objet initial de cet article, Transformers 2. Le scénario est un gros n’importe quoi propice à une surenchère toujours plus importante. Cela est en grande partie du à la grève des scénaristes. Mais est-ce vraiment un mal ? Les excès visuels de Michael Bay prennent du coup encore plus d’ampleur : on s’amuse à admirer Megan Fox courir au premier plan alors que derrière, des millions partent en fumée en explosions et autres destructions. On prend un plaisir fou à admirer les magnifiques plans aériens proposés et les séquences d’actions sont absolument vertigineuses. « L’absence » de scénario rend la dernière demi-heure, complètement tournée vers l’action, assez indigeste et met au premier plan l’humour graveleux et les caricatures de personnages brossés par Michael Bay. On peut ne pas adhérer, mais cela donne un esprit cartoon particulièrement original pour un Blockbuster.
Enfin, le scénario est mois « vide » qu’il n’y parait. De nombreuses références à diverses mythologies sont faites. Un peu comme Prometheus récemment. Sauf que Prometheus se voulait intelligent et ne l’était pas du tout. De nombreuses scènes étaient caricaturales (Le suicide des pilotes) et plusieurs personnages ne servaient à rien (Quasiment tous sauf David, Elizabeth et Charlie). Transformers 2 est au final bien plus maîtrisé et subtil qu’un Prometheus.
Transformers 2, par la plaisir qu’il procure, est un incontournable qui sera probablement réévalué favorablement avec les années qui passent. Si vous êtes passé à coté, je vous conseille vivement une séance de rattrapage. Avec des amis et des pizzas, c’est encore mieux.
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J’ai vu un documentaire qui expliquait que la production recevait une aide conséquente de l’armée (matériel et tout) si celle-ci était valorisée. L’armée aussi possède un budget pub…
Oui il fournissent aussi beaucoup de matériel aux films partageant leurs valeurs. Malgré le second degré, ils sont des héros dans Transformers. En revanche, quand Coppola a voulu tourner le premier film de l’histoire sur la guerre du Vietnam (Apocalypse Now), pas forcément flatteur pour les américains, il a du se débrouiller tout seul !
Le film est top si les dialogues sont revus en directs ! 😀
Tu nous ferais presque croire que c’est un bon film, mais ça marchera pas pour moi !!
En tout cas tu maitrises très bien l’ironie ! Ca me donnerait presque envie de revoir ce chef d’oeuvre !
arf Transformers 2 j’y arrive vraiment pas, j’ai bien essayé de le regarder en entier mais à chaque fois j’ai jeté l’éponge. Si on se le mettait entre potes, je finirais par quitter le canapé pour aller couper des rondelles de saucisson. Je comprends que ce soit la madeleine de Proust de certains, mais moi c’est pas ma came, et de loin pas mon M.Bay préféré du tout. Entre amis j’irais plutôt choisir un vieux Tarantino ou un Die Hard, au moins on se marre et il y a de la réplique.
arf Transformers 2 j’y arrive vraiment pas. Un mauvais scénario ne peut pas faire un bon film selon moi. J’ai bien essayé de le regarder en entier mais à chaque fois j’ai jeté l’éponge. Si on se le mettait entre potes, je finirais par quitter le canapé pour aller couper des rondelles de saucisson. Je comprends que ce soit la madeleine de Proust de certains, mais moi c’est pas ma came, et de loin pas mon M.Bay préféré du tout. Entre amis j’irais plutôt choisir un vieux Tarantino ou un Die Hard, au moins on se marre et il y a de la réplique.