Analyse et explication de Black Swan

Analyse Comparative entre Black Swan et Perfect Blue

Comme évoqué dans la critique de la page précédente, Darren Aronofsky, avec Black Swan, a signé un film hyper référencé. Mais plus que Polanski et De Palma, Darren Aronofsky signe surtout un film très similaire à une œuvre de Satoshi Kon, réalisateur de films d’animation prématurément décédé l’année dernière.

perfect bluePerfect blue (sorti en 1998), comme Black Swan, est un thriller éprouvant qui met en scène un personnage schizophrène. Le personnage féminin, Mima (prénom très proche du Nina de Black Swan) est une actrice qui doit faire face à une rivale beaucoup plus sure d’elle. Sa manager la couve comme la mère de Nina. Enfin, les miroirs et le désir sexuel sont également très présents dans le film. De nombreuses scènes de Black Swan, au début dans le métro ou encore lorsque les portraits de Nina s’animent, semblent très clairement être des reprises de scènes de Perfect Blue.

En revanche, si les films sont très similaires, les deux réalisateurs ont des ambitions très différentes. Dans Perfect Blue, c’est les évènements extérieurs qui amènent au personnage de Mima , rongée par la société consumériste et superficielle japonaise. Dans Black Swan, au contraire, la schizophrénie de Nina vient de l’intérieur et se reflète sur l’environnement. Plutôt qu’une critique de la société, c’est une grande quête initiatique, comme The fountain et The Wrestler pouvaient déjà l’être.

Ce n’est pas la première fois que Darren Aronofsky « s’inspire » du travail de Satoshi Kon. En 1998 déjà, il avait acheté les droits de Perfect Blue justement, afin d’en reproduire à l’identique une scène dans Requiem For A Dream.

Bien qu’on ne puisse pas réellement parler de plagiat, il est vraiment dommage que Daren Arronofsky ait du mal à reconnaitre le forte influence de Satoshi Kon sur son travail. Le réalisateur japonais est décédé récemment, et vu son talent, il aurait mérité d’être cité. Mais à Hollywood, on n’aime pas citer les influences japonaises, cela fiat tache. A la sortie du Roi Lion, Disney évoquait à tout va Shakespeare alors que la première source d’inspiration était Le roi Léo, un magnifique manga d’Ozamu Tezuka. L’année dernière déjà, Christopher Nolan signait avec Inception un film qui, avec sa thématique du rêve, rappelait beaucoup Paprika, une autre animé de Satoshi Kon. Mais déjà à l’époque on préférait citer Kubrick… C’est vraiment dommage qu’Aronofsky, qui n’a pas grand-chose à prouver, se comporte comme cela…

Retrouvez ci-dessous une interview dans laquelle il parle de ses diverses influences :

Pour en savoir plus sur ce qui se trame précisément dans le film (et dans la tête de Nina), je vous propose de consulter nos explications.

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