En ces temps de sortie du reboot de la licence de la Planète des Singes avec La Planète des Singes : Les Origines, il est temps de revoir ce qui a donné naissance à cette saga cinématographique : L’ouvrage de Pierre Boulle de 1963.
Le roman du français Pierre Boulle est écrit à la fois comme un carnet de voyage et un roman dystopique. Effectivement, le roman que lit le lecteur s’avère être une lettre adressée par un certain Ulysse Mérou aux voyageurs de l’espace. Journaliste, ce dernier raconte comment il a voyagé dans le système de Bételgeuse et atteri sur une planète très similaire à la Terre : Soror. Seulement, bien qu’habitable et habitée, cette planète étonne nos explorateurs non par sa flore, mais sa faune. Sur Soror, les humains sont des êtres primitifs, dénués de parole et de raison, complètement à la merci des singes, raisonnés et intelligents.
La suite du roman nous permet de suivre l’évolution d’Ulysse dans ce monde, de l’emprisonnement dans un centre de recherche en passant par son évasion à l’aide de deux singes et sa relation avec une “sauvage” de Soror : Nova.
Dystopie bien construite et partant d’un très bon postulat : Les hommes ont perdu le pouvoir sur Terre, remplacés par des singes qui ont accédés à la conscience (pour reprendre un terme digne de Terminator). Cependant, intelligents mais pas créatifs, ces derniers ne savent qu’imiter les technologies humaines et n’apportent que peu d’innovations. Cependant, cette évolution du singe remplaçant l’homme comme espèce dominante s’avère être immuable dans le roman, où que l’on se situe dans l’espace…
Mais au-delà du brillant postulat de cette dystopie (tellement brillant qu’il a connu de nombreux succès, notamment cinématographiques), le livre possède quelques défauts. Tout comme Je suis une légende de Richard Matheson (où bizarrement, il est traité du même sujet : le remplacement de l’homme comme espèce dominante sur Terre), on est dans une structure bâtarde entre roman et nouvelle. Beaucoup d’élipses sont faites, d’un côté épargnant le lecteur de séquences peut-être trop longues, mais des fois le laissant sur une certaine frustration, les passages coupés ayant pu être intéressants, si ce n’est prenants. Cela donne donc une impression de “facilité” à certains moments du livre, comme si l’auteur avait été dépassé par l’ambition du roman, décidant d’épargner au lecteur des séquences d’émotion ou d’action au profit du thème central de l’ouvrage : La main mise des singes sur le monde.
Beaucoup de scènes des Origines de la Planète des Singes que l’on peut voir dans cette bande-annonce n’est pas sans rappeler des scènes du livre, c’est donc avec grand espoir que nous attendons ce film, espérant qu’il redorera l’image de la Planète des Singes après l’échec de Tim Burton sur cette licence.