Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon Ho

Plus de trois ans après un Mother salué par la critique et sept ans après The host, le réalisateur coréen Bong Joon Ho revient aujourd’hui à la science fiction avec Snowpiercer, Le Transperceneige. Le film, qui est en gestation depuis de nombreuses années, est l’adaptation très libre d’une bande dessinée française (cocorico !) sortie en 1982 et écrite par Jacques Lob et Jean-Marc Rochette. (MAJ : vous pouvez également consulter notre analyse spéciale du film en cliquant ici)

Synopsis : 2031. La terre n’est plus qu’une étendue gelée. Les derniers survivants sont à bord d’un train condamné à tourner autour de la terre.

 

snowpiercer 1Ce qui fait la force d’un film de science fiction c’est avant tout son univers, et force est de constater qu’ici le réalisateur coréen a clairement réussi son coup. Chaque élément du fameux snowpiercer, le train qui habite ce qui reste de l’humanité, a été imaginé dans ses moindres détails. Tout cela permet non seulement de donner une véritable cohérence à l’ensemble du film mais surtout de créer une ambiance de huis clos suffocante qui tranche singulièrement avec les autres environnements confinés de science fiction se limitant presque exclusivement aux vaisseaux spatiaux.

L’histoire de son coté est plutôt classique. Après une intro écolo-pessimiste qui nous rappelle The host, nous voici embarqués dans une énième lutte des classes au sein de la société ultra hiérarchisée du snowpiercer. Lutte des classes qui sera rapidement suivie comme vous vous en doutez d’une bonne vieille révolution. Cette révolte si elle est au cœur de l’histoire n’est finalement là que pour amener le spectateur à s’intéresser aux personnages et aux rapports qu’ils entretiennent avec le reste du train (et donc du monde).

Coté casting Chris Evans est clairement la bonne surprise du film. L’acteur qui nous avait davantage habitué à des rôles plutôt (très ?) lisses de super héros de blockbuster américain nous livre ici une performance plus qu’honorable de héros torturé tout en réussissant à dissimuler efficacement son physique de Captain America. Song Kang-Ho quant-à lui s’en donne à cœur joie, et son rôle d’expert de la sécurité junkie lui permet de cabotiner à loisir. On regrettera néanmoins la trop courte présence à l’écran d’Ed Harris dans le rôle du grand méchant et la relative sous-utilisation de Ko Ah-seong alias Yona.

snowpiercer4Cette sous utilisation du personnage de Yona est symptomatique de quelques errements au niveau de la narration. En effet, si le film ne souffre d’aucunes longueurs et tiendra le spectateur en haleine pendant plus de deux heures, certains éléments sont clairement sous exploités alors qu’ils auraient pu apporter beaucoup (on pensera notamment au mystérieux don de Yona). La fin du film, quand à elle, si elle parvient à éviter le happy end bien gras à la Elysium est un peu trop vite expédiée et surtout beaucoup plus optimiste que ce à quoi on s’attendait, ce qui tranche avec les précédentes réalisations de Bong Joon Ho.

 

En conclusion, Snowpiercer, Le Transperceneige est un très bon film de science fiction, à l’univers original et cohérent qui satisfera tous les fans du genre et à qui il ne manque finalement qu’un dénouement beaucoup plus sombre à l’instar de la bande dessinée.

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