Critique Le Hobbit : un voyage inattendu

Les héros de The hobbit

Neuf ans après la sortie d’un Retour du roi multi-oscarisé, la Terre du Milieu est de retour sur grands écrans. Peter Jackson et une grand partie du casting d’origine sont de retour. Le résultat est-il à la hauteur ?

Synopsis

Dans UN VOYAGE INATTENDU, Bilbon Sacquet cherche à reprendre le Royaume perdu des Nains d’Erebor, conquis par le redoutable dragon Smaug. Alors qu’il croise par hasard la route du magicien Gandalf le Gris, Bilbon rejoint une bande de 13 nains dont le chef n’est autre que le légendaire guerrier Thorin Écu-de-Chêne. Leur périple les conduit au cœur du Pays Sauvage, où ils devront affronter des Gobelins, des Orques, des Ouargues meurtriers, des Araignées géantes, des Métamorphes et des Sorciers…
Bien qu’ils se destinent à mettre le cap sur l’Est et les terres désertiques du Mont Solitaire, ils doivent d’abord échapper aux tunnels des Gobelins, où Bilbon rencontre la créature qui changera à jamais le cours de sa vie : Gollum.
C’est là qu’avec Gollum, sur les rives d’un lac souterrain, le modeste Bilbon Sacquet non seulement se surprend à faire preuve d’un courage et d’une intelligence inattendus, mais parvient à mettre la main sur le « précieux » anneau de Gollum qui recèle des pouvoirs cachés… Ce simple anneau d’or est lié au sort de la Terre du Milieu, sans que Bilbon s’en doute encore…

Critique du film The Hobbit

Le Hobbit : un voyage inattendu est un film bâtard. Malgré des qualités évidentes, il est naturel de lui faire de nombreux reproches sur certains aspects visuels et scénaristiques.

Commençons par cet aspect narratif. Peter Jackson a fait le chois de transformer un conte pour enfant de « quelques » pages en grande fresque cinématographie dans la lignée de la trilogie Le Seigneur des Anneaux. Du coup, une aventure somme toute assez courte doit être traitée à travers trois longs films. Pour combler les trous, il choisit notamment d’introduire les évènements du Seigneur des Anneaux, de renforcer les liens entre les deux aventures. Le conte devient alors une quête initiatique, dans laquelle un Hobbit complètement ignorant du monde, et d’une certaine manière sans valeurs, va découvrir le monde et en même temps qui il est. Malin mais peu courageux et sans intérêts, il va devenir, de lui-même, un aventurier au sens le plus noble du terme. Il va braver les dangers, se mettre au service des autres, et apprendre à faire des choix difficiles qui auront des conséquences. On est face à quelque chose de bien plus fort que le simple conte qu’était le livre Bilbo. Pari réussi pour Peter Jackson. En même temps, les caractéristiques du conte sont toujours bel et bien présentes : un rythme frénétique ou les évènements s’enchaînent à grande vitesse (malgré ce rythme « lent » typique de la trilogie précédente), beaucoup d’humour et une panoplie de séquences épisodiques plus ou moins en lien avec la quête initiale (Les géants, le séjour « inutile » chez les Elfes, la rencontre avec Gollum…). Réussir un tel mélange est une prouesse assez incroyable.

D’ailleurs, l’alchimie n’est pas parfaite, elle laisse des traces. Le fait d’enchaîner plusieurs évènements sans véritable structure narrative, correspondant à un bout de conte seulement, et d’introduire à coté différents éléments de la trilogie à venir en fait en apparence un récit sans ambition. Il ne se passe pas grand chose d’intéressant et d’épique en comparaison à ce qu’était le Seigneur des Anneaux. Et pourtant, en prenant le temps de se poser les bonnes questions, on réalise à quel point le film est important. Il est victime de cette direction artistique légèrement nouvelle (et c’est tant mieux) et de cette volonté d’introduire non pas les deux films suivants mais tout une saga.

The hobbit

Parmi les points négatifs du scénario, on peut également émettre quelques doutes sur l’humour, indispensable à tout conte, mais parfois un peu trop référentiel, à tel point que certains pourraient y voir une forme de parodie.

On peut légitimement se demander si cette sensation kitch n’est pas aussi due à la technologie de projection en 48FPS (ou HFR). Disons le tout de suite, le résultat est vraiment déroutant. Le rendu est vraiment inhabituel et plusieurs fois, les maquillages dérangent ou les armes et accessoires peuvent ressembler à des jouets en plastique. De même, la première séquence de bataille (magnifique il faut l’avouer) et certaines créatures ont un rendu très jeu-vidéo. Il faut un sacré moment pour s’adapter au rendu visuel du 48FPS et même une fois « habitué », la technologie reste bien visible et ne s’efface jamais au service du récit. On est bien loin d’un Avatar (dont l’histoire est sans intérêt soyons clair) pour lequel James Cameron avait attendu de totalement maîtriser la technologie qu’il utilisait. Peter Jackson expérimente et perd certainement beaucoup avec le choix de ce format. Certaines scènes d’action sont absolument illisibles et je n’ose même pas imaginer les dégâts au cerveau et aux yeux que ferait un film de Michael Bay filmé en 48 images par seconde.

Martin Freeman dans the hobbit

L’avenir nous dira si cette technologie rentre dans les habitudes ou si elle est mise au placard. Je penche pour le moment pour la deuxième option. Oublions cette technologie et penchons nous sur les autres aspects visuels du film. Peter Jackson frappe un très grand coup. La direction artistique est comme précédemment incroyable mais on découvre presque autant de lieux, personnages et objets que dans toute la trilogie précédente. Le travail est colossal et le résultat admirable. Surtout, c’est la mise en scène qui franchit un pallier. Sur ce point-là, Peter Jackson nous offre un film bien plus abouti que ce qu’il a pu faire par le passé. Les mouvements de caméra sont plus d’une fois déments et nous embarquent littéralement dans les évènements et les environnements.

Au final, si Le Hobbit : un Voyage Inattendu laissera un léger goût amer à la sortie de la salle, c’est parce qu’il réussit à être différent du livre dont il est adapté et de la trilogie à laquelle il se greffe. Mais ce n’est certainement pas un défaut ! Les volets suivants le confirmeront, mais Peter Jackson est très certainement parti pour signer trois nouveaux chef-d’oeuvres.

Je vous invite maintenant à lire notre dossier sur le film, qui revient sur les principales intrigues développées, les liens avec la précédente trilogie et ce qui devrait être montré dans les prochains films.

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8 comments
  1. Bon … à ne pas rater, donc. 🙂
    Tu as tout de même réussi à placer le nom de Michael Bay.

    Et je respecte ça.
    Même si je ne cautionne pas, sur le fond. 😉

  2. En vous lisant je me dis que les Inrockuptible sont dans le vrai car vous n’avez rien compris à ce qu’est l’oeuvre de Tolkien et à ce que sont les Hobbits. J’ai décidé d’écrire ce commentaire après avoir lu ceci : « un Hobbit complètement ignorant du monde, et d’une certaine manière sans
    valeurs, va découvrir le monde et en même temps qui il est. Malin mais
    peu courageux et sans intérêts, il va devenir, de lui-même, un
    aventurier au sens le plus noble du terme. » C’est absolument n’importe et je vous renvois à vos études des livres de Tolkien pour comprendre pourquoi.

  3. « un Hobbit complètement ignorant du monde, et d’une certaine manière sans valeurs », ridicule !!! Qu’ils prennent le temps de lire le livre avant d’écrire des conneries …

  4. C’est désolant à quel point vous pouvez être à côté de la plaque concernant le format HFR 48 IPS… Comment les scènes d’action pourraient être moins lisibles avec un framerate deux fois plus élevé ? C’est un non-sens ! J’ai ressenti tout l’inverse. Plus lisible, plus net, plus fluide, ce qui est particulièrement important pour la 3D, plus agréable (plus d’effet de dédoublement de l’image) et enfin de la même luminosité qu’un film projeté en 2D. Ce n’est pas une révolution, mais c’est loin d’être un gadget. Et, ne vous déplaise, comme pour toutes les innovations en matière de cinéma, le format 48 IPS deviendra tôt ou tard la norme. Et ce n’est aucunement une erreur de choix, puisqu’il suffit de supprimer une image sur deux pour retrouver le format classique 24 IPS, format d’ailleurs largement exploité en salles…

  5. ok pour pour brunus ,mais le film est bien chiant .il y a trop de longueurs ,comme dans le bouquin.c’est pas du zola ,mais c’est comme des lembas qui calent bien son homme. maintenant nous sommes tous differents et a la fois venant des space jockey ;il y a donc tous les gouts dans la nature

  6. « un conte pour enfant de « quelques » pages »…
    Je m’étonnerai toujours de la facilité avec laquelle certains « critiques » pédants se permettent de juger des Œuvres au combien My(s)thiques.
    Si Bilbo le Hobbit n’est pour vous qu’un conte de quelques pages , ce livre est pourtant à l’origine de la plus grande œuvre littéraire contemporaine.
    Je doute donc que ces « quelques » 320 pages ne méritent pas un Opus Cinématographique à leurs tour .
    Ensuite un(e) « critique » qui ne se base principalement (voire uniquement) que sur la forme plutôt que sur le fond…Est-ce que ça mérite un article?? J’en doute.
    Comme à ma sortie de la salle je désole qu’un si petit nombre de personnes ne voient le réel lien entre les deux histoires (et non pas un clin d’oeil comme suggéré ci-dessus) et se permettent d’émettre un jugement sans connaitre vraiment Bilbo le Hobbit et le Seigneur des Anneaux.
    Avant de se permettre d’écrire une critique sur des films qui sont basés sur un roman, une œuvre littéraire, il faut lire!!!

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