Irrational Man, un petit Woody Allen plein d’énergie

Woody Allen, est de retour, comme chaque année, avec un nouveau film. L’homme irrationnel (Irrational Man) est présenté hors compétition au 68e festival de Cannes. Alors plutôt une réussite façon Blue Jasmine ou une déception comme Magic in the moonlight ?

Synopsis

Professeur de philosophie, Abe Lucas est un homme dévasté sur le plan affectif, qui a perdu toute joie de vivre. Peu après son arrivée dans l’université d’une petite ville, Abe entame deux liaisons. D’abord, avec Rita Richards, collègue en manque de compagnie qui compte sur lui pour lui faire oublier son mariage désastreux. Ensuite, avec Jill Pollard, sa meilleure étudiante, qui devient aussi sa meilleure amie. C’est alors que le hasard le plus total bouscule le destin de nos personnages dès lors qu’Abe et Jill surprennent la conversation d’un étranger et s’y intéressent tout particulièrement. Après avoir pris une décision cruciale, Abe est de nouveau à même de jouir pleinement de la vie. Mais ce choix déclenche une série d’événements qui le marqueront, lui, Jill et Rita à tout jamais.

emma-stone-joaquin-phoenix

Critique du film

Je n’avais pas vu la bande annonce du film et ne savait donc pas trop à quoi m’attendre. Dès le début, j’ai eu un sentiment mitigé. Si l’univers “campus”, le prof névrosé et les demoiselles excitées à l’idée de sa venue m’ont tout de suite intéressé, j’ai trouvé l’ambiance et les premiers dialogues un peu faciles. J’ai très vite craint de me retrouver face à un nouveau Magic in the moonlight.

Et puis il y a cette scène dans le dinner, que j’ai trouvé plutôt bien faite, et qui surtout relance totalement le film en le faisant partir dans un direction totalement inattendue. Et si L’homme irrationnel, sous ses airs de comédie, était un nouveau Match Point de Woody Allen ? Les références à Dostoïevski sont bien là, la préparation du meurtre aussi, mais le ton n’y est pas. Woody préfère conserver un ton léger tout au long du film. Plutôt que de s’enfoncer dans les névroses de son personnage masculin, il le “guérit”.

Alors que l’intrigue qui se développe pouvait déclencher un bon changement de cap, le film reste dans le même ton. On rigole plutôt bien mais on ne s’enthousiasme jamais réellement pour ces personnages trop clichés, trop superficiels.

Joaquin Phoenix et Emma Stone sont tous les deux excellents, comme souvent, mais cela ne suffit pas à rendre le film vraiment intéressant. Il reste divertissant et plaisant, c’est déjà une bonne chose, mais il y avait matière à aller chercher quelque chose en plus avec un tel sujet. Les choix narratifs me paraissent au final assez paresseux. La voix off des deux personnages, tour à tour, alourdit également considérablement le film, surtout que les propos des personnages restent assez superficiels et auraient pu être exprimés plus judicieusement par des images ou des dialogues…

Au final, le réalisateur privilégie les réflexions du niveau d’une étudiante de 22 ans sur l’amour et la morale aux grandes thématiques philosophiques et sociologiques de ses références. Un peu limite pour du Woody Allen…

La bande annonce du film

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