#Deauville2015 : Knight of Cups de Terrence Malick

Présenté à Deauville en avant-première dans le cadre de l’hommage rendu à Terrence Malick, Kight of Cups était un film particulièrement attendu. Sixième film de ce réalisateur unique considéré comme un des plus grands (le plus grand ?). Déjà présenté à Berlin, ce long-métrage est il à la hauteur de nos attentes ?

Synopsis

Rick est un homme riche qui cherche son chemin. Sa vie est faite d’expériences amoureuses plus que d’amour. Il enchaine les conquêtes et les soirées dans une vie où il n’y a pas de limite. Est-il vraiment lui-même ? Que cherche-t-il exactement ? Il arpente les rues de son existence comme un fantôme avec à chaque fois à son bras une nouvelle femme, qui marque un moment différent de son histoire.

Critique

christian-bale-Knight-Of-CUPS En tant que fan de Terrence Malick, la présentation de Knight of Cups devait être un des grands moments de mon festival de Deauville, même si ces deux derniers films m’avaient laissé dubitatif. Malheureusement, cette fois-ci, je dois bien me rendre à l’évidence ; je ne suis pas un fan de Terrence Malick mais un admirateur de la Ligne Rouge et surtout de l’inoubliable Nouveau Monde. Comment ne peut on pas ressortir perplexe à la vision ce film ? Prenez le personnage interprété par Sean Pean dans Tree of Life et balançait le au cœur d’un questionnement sans fin sur l’existence.

Les réflexions du héros sur tout ce qu’il traverse se traduisent à l’écran par une voix off incessante, même si la voix rauque de Christian Bale est agréable, cela constitue un des problèmes du film. Cette errance discontinue de sa conscience nous éloigne de l’histoire et des personnages. Il n’y a quasiment aucun dialogue au sens strict dans le film entre les personnages. Dès que les protagonistes commencent à discuter « normalement », cela ne dure que quelques secondes et nous voilà de retour dans un questionnement sur les palmiers (oui vous avez bien lu), l’amour, ou la légende d’un chevalier qui cherche un perle (d’où le titre du film).

Ce songe philosophique que nous présente Malick est certainement son film le plus personnel. Malheureusement, à force de trop partir sur un cinéma où l’expérience de réflexion est plus importante que l’histoire et le fond du film, il laisse une partie des spectateurs sur le bord de la route. On ne s’identifie et on ne s’attache à aucun des personnages. Il faut bien l’admettre, en regardant Knight of Cups, on ne peut avoir qu’un regard périphérique sur le film tellement il est, je trouve, totalement hermétique. On a parfois l’impression que même les acteurs s’y perdent. On retrouve successivement tous les acteurs « bankable » du moment, défilés dans des scènes interminables, mention spéciale pour Jason Clarke et Antonio Banderas qui se retrouvent à jouer une bonne trentaine de secondes chacun, au milieu d’une soirée surréaliste. Vers la fin, on se dit qu’on ne doit pas être loin des deux heures. Malheureusement, il nous semblait avoir entre-aperçu Nathalie Portman dans la bande annonce et on ne l’a toujours pas vu dans le film. Cela veut donc dire qu’il reste encore au moins 30 minutes afin la fin…. Et on entend encore et encore la valse des strapontins de spectateurs qui sont moins valeureux que nous, et qui décident d’en finir.knight-620x330

Finalement, Knight of Cups, malgré des qualités plastiques indéniables, ennuiera les uns et fascinera les autres. J’avoue me retrouver plutôt dans la première catégorie. Mais où est donc passé ce fabuleux conteur d’histoire ? Celui qui nous livrait un des plus beaux films d’amour de l’histoire du cinéma avec Le Nouveau Monde ? Je crois qu’il s’enferme dans un cinéma sur lequel on continuera encore à débattre longtemps.

 

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