Pas mal de réalisateurs ont leurs sujets de prédilection et pour la faire courte, la figure maternelle est à Xavier Dolan ce que la nature est à Ole Giaever. Second long-métrage du cinéaste, Natür Therapy nous fait vivre le week-end hors du temps, et surtout du quotidien, de Martin, un norvégien qui se fait chier.
Synopsis
Chaque fin de semaine après le travail, Martin a le choix entre sortir avec ses amis ou retrouver sa femme et son fils. Son quotidien l’ennuie, il a besoin de liberté. Il décide alors de partir seul en randonnée à travers les grands espaces norvégiens pour s’échapper et se ressourcer…
Critique
Martin, interprété par Ole Giaever lui-même, a une vie plutôt barbante, un travail pas très palpitant, un problème de communication flagrant (t’es nordique ou tu l’es pas…) et donc une famille qui en pâtit. On comprend assez vite qu’il ne fait plus souvent mumuse avec madame, depuis la naissance du marmot. Ce dernier préférant la télévision et les dessins animés à toute activité parentale. En même temps ça doit être marrant Bob L’Eponge en norvégien. Du coup, le seul truc un peu excitant dans la vie de Martin c’est de draguer (à la norvégienne hein, calmos) dans le Décathlon local, une vendeuse qui n’en a pas grand chose à foutre… Bref, personne ne calcule Martin, et Martin en a marre !
Ici, la voix off est assez intéressante pour deux raisons : D’abord, parce qu’elle nous renseigne sur la relation entre le personnage principal et la nature, et donc sur leurs différences : La nature évoquant le silence, le calme et surtout la plénitude, alors que Martin a tendance à se laisser dominer par ses questionnements incessants, ses craintes, ses conversations autocentrées pour ainsi dire. Puis, à mesure que le film avance, la voix off s’efface doucement pour exprimer la nouvelle relation de Martin avec les éléments naturels, et le bien être qui en découle.
Crise existentielle et voyage initiatique oblige, le film débute quand tout va mal, quand le quotidien et la routine étouffent le héros, quand une rupture doit avoir lieu. Et là, on se dit que Martin a quand même vachement de la chance d’habiter en Norvège : Les paysages sont sublimes, vastes, ce qui en dit long sur la petitesse de l’homme et de ses problèmes. On est forcé de s’effacer devant de tels plans, on prend du recul.