Complete Unknown est le troisième film du réalisateur Joshua Marston, dont le premier film Maria, pleine de grâce avait remportées Grand Prix du Festival de Deauville en 2004. Complete Unknown est de nouveau présent au festival, hors compétition cette fois.
##Synopsis ##
Un homme est à l’aube d’une nouvelle vie, alors qu’il s’apprête à déménager avec sa femme dans un nouvel État. C’est alors qu’un ancien amour – une femme aux identités multiples – refait surface, à l’occasion d’un dîner d’anniversaire
Critique
Qui n’a jamais rêvé de tout plaquer pour changer radicalement de vie, sans avoir à rendre de compte, à personne ?
L’histoire de Complete Unknown, c’est cela. Le thème de l’identité et du rapport aux autres est traité au travers du personnage d’Alice. Dès le début, le ton est donné : Alice a eu plusieurs vies, passant d’un look à l’autre, d’un métier à l’autre, jusqu’au jour où elle décide de retrouver un vieil amant. Mais ici, pas de drame, peu d’action et beaucoup de silence. Le rythme du film est lent, presque trop. Il n’y a pas de drames, pas de cris et tout est dans la retenue, et peut-être même un peu trop. Il ne se passe ainsi pas grand chose durant l’heure et demi du film, sans rebondissements. On passe simplement la nuit de leurs retrouvailles, avec eux, dans la ville de New York.
Alors oui, on peut faire un film sur deux personnages qui ne se sont pas vus depuis 10-15 ans et qui marchent juste dans les rues d’une ville. Souvenez-vous donc par exemple de Before Sunset de Richard Linklater qui, de cette situation classique, nous offre un chef d’oeuvre de sensibilité où l’on ne s’ennuie pas une seconde. Et bien ici, le pari n’est définitivement pas réussi.
Pourquoi Alice fait-elle cela, changer d’identité, quasiment tous les deux ans ? Nous ne le saurons jamais. Il est inutile d’aller chercher une explication profonde aux motivations du personnage principal et cela peut déstabiliser. Une phrase dans le film nous donne un indice : elle part quand les gens pensent la connaître car elle se sent piégée . On peut effectivement avoir l’impression qu’il manque quelque chose. Pourtant, le thème de l’identité est bien creusé, les personnages également et les acteurs très bons. On rentre rapidement dans leur monde mais on n’a pas vraiment envie d’y rester car on s’y ennuie quand même sérieusement. Et ce malgré, l’alchimie entre les deux acteurs qui fonctionnent très bien.
Complete Unknown est un genre qui plaira très certainement aux lecteurs de Télérama ou des Cahiers du cinéma. Mais même quand on apprécie les films d’auteurs, il y a des limites et elle est clairement rencontrée ici. Passez votre chemin, et filez plutôt voir ou revoir la trilogie des Before de Richard Linklater.
Your point of view caught my eye and was very interesting. Thanks. I have a question for you.