Vous me connaissez, je suis le cynique de service, celui qui pond des critiques de films avec un p’tit côté snobinard voire aigri. Je suis donc allé voir l’Ascension avec un a priori négatif. Or, je me suis pris une grosse claque !
Synopsis
Samy (Ahmed Sylla) souhaite démontrer à, sa chère et tendre, Nadia (Alice Bélaïdi), qu’il est fou amoureux d’elle. Là où d’autres tomberaient dans la facilité avec une formule-bateau « pour toi, j’irai décrocher la lune », Monsieur va moins haut et décide d’atteindre un Everest : l’Everest !
Une bonne comédie
L’Ascension est un film qui donne le sourire !
Il s’agit d’une adaptation, romancée, d’une histoire vraie : l’ascension de l’Everest par le journaliste Nadir Dendoune. Comme le personnage principal, Nadir s’est rendu là-bas sans réelle préparation mais avec une détermination sans failles ! Une belle preuve de volonté mais une situation qui ferait frémir tous les guides de haute montagne !
La construction du film permet de suivre deux histoires en parallèle. D’une part les efforts de Samy pour découvrir la haute montagne et progresser, d’autre part le soutien – grandissant – de ses copains restés à La Courneuve. D’un côté la connivence qui se crée entre le sherpa « Johnny » et Samy, d’autre part l’engagement de toute sa communauté, amis et famille, en France.
On pourrait alors faire du Télérama ou de la politique, tomber dans la… crevasse des bons sentiments et affirmer que c’est une belle illustration des actions menées en banlieue… Mais, chez Oblikon, les propos pâteux sont interdits par le Grand Chef ! Il faut rester pro, concentré sur l’image, le scénario, la mise en scène. Or, ils forment un joli trio dans ce film !
Quelle photographie !
Certes, l’Ascension, n’est pas un chef d’œuvre. Mais ce n’est pas non-plus un film intello ni un navet pétri de bons sentiments. L’Ascension, c’est, avant tout, de superbes plans en montagne et une histoire de volonté, de complicité ! On est ému par l’énergie et la candeur de Samy, attitude terriblement apaisante à l’heure où les regards désabusés sont légion ! Assis dans son fauteuil, on est subjugué par la beauté des montagnes, on rigole çà et là devant des gags astucieux et, très vite, on a le sourire aux lèvres ! L’étiquette « feel-good » movie pourrait être alors apposée mais ce serait un peu réducteur.
Si on passe un moment très agréable, c’est, notamment, grâce au réalisateur, Ludovic Bernard, qui a travaillé ses prises de vue et dont le script ne tombe jamais dans la facilité. C’est ce qu’on retient de ce film ! Il est possible de raconter une histoire sans faire de pataquès, sans – trop – jouer sur les clichés et sans dramatiser à outrance ! Le tempo de la marche en montagne (« tu tapes, tu montes ! ») est un rythme parfait pour oublier, un instant, la futilité des urgences quotidiennes ! On sort de la salle rasséréné, confiant ; souriant. Que demander de plus ?