Valérian, Neymar et moi

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Depuis mercredi dernier, une pluie de critiques acides s’abat sans répit sur Valérian et la cité des mille planètes, le dernier film de Luc Besson. Et Oblikon n’est pas en reste puisqu’un article acrimonieux publié ici, blasphème en toute impunité le plus célèbre de nos réalisateurs français. Ceci dit, l’impie est un chroniqueur canadien à la mémoire plutôt sélective, puisque cet infidèle oublie visiblement que Céline Dion contribue tous les jours à l’augmentation du bénéfice après impôt des ORL, tout en poussant le pauvre Rémi de Carglass au burn-out.

Mais rappelons le synopsis de mémoire, et à gros traits : Le film se déroule au 28ème siècle après LB, dans un temps que les moins de vingt ans ne connaîtront jamais de toute façon. Valérian et Laureline sont deux agents spatio-temporels qui ont force de loi toussa… Et ces derniers sont envoyés en mission sur l’extraaooordinaire cité intergalactique Alpha. En fait, il s’agit simplement d’un espace de coworking mais dans l’espace. Bref. V’là-ti pas que nos deux héros male-femelle découvrent alors un mystère bien mystérieux, et une menace bien menaçante cachée au cœur de la cité ! Quelque chose d’encore plus inimaginable que le succès de Maitre Gims. Et malgré les nombreuses embuches, nos deux fashion victimes sauveront Alpha, l’Univers, Willy, et le soldat Ryan qui les attendait du côté de Dunkerque.

Les critiques du film sont loin d’être unanimes et pourtant, Valérian réunit jusqu’à présent plus d’un million et demi de spectateurs en France. Ce n’est donc pas une œuvre cinématographique outragée, brisée, martyrisée… Mais plutôt une œuvre libérée de toute originalité scénaristique qui réussit ce bon démarrage. Alors certes, tout n’est pas bon dans le Besson mais à l’instar du Titanic, deux ou trois éléments (même pas cinq) sont rescapés du naufrage.

Par exemple, cette idée d’adapter une BD créée il y a 50 ans par Jean-Claude Mézières et Pierre Christin, est largement plébiscitée par tous les amateurs de science-fiction. En effet, certains revendent déjà sur leboncoin leurs vieilles collections de bandes dessinées à prix d’or, ou les disposent fièrement sur une couverture lors de vide-greniers dominicaux. Et Luc Besson est parait-il en train d’écrire son prochain anti-blockbuster américain spatio-temporel ayant pour personnage principal une jolie jeune fille. Alors un conseil, gardez précieusement vos anciens albums de Martine, car ils vont bientôt prendre de la valeur.

Valérian et la cité des mille planètes est également un film idéal pour sa durée. Etre assis plus de deux heures et quart dans une salle obscure peut offrir un sommeil réparateur si le confort du dossier, et le moelleux du siège le permettent.  Et lors d’une après-midi particulièrement ensoleillée, voire caniculaire, les salles de cinéma sont maintenant toutes climatisées.

Sans le vouloir, Luc Besson explique aux spectateurs pourquoi certains réalisateurs sont de bons réalisateurs. Et pourquoi certains scénaristes sont de bons scénaristes. Car à la différence de Valérian, un scénario qui tient la route (ou l’espace) n’est pas une liste à la Prévert de situations maladroitement empilées au début d’un film. Et ce n’est pas non plus une flopée d’explications que l’on dépile rapidement en guise de fin.

Valérian et la cité des mille planètes a été réalisé dans les studios de la cité du cinema en Seine-Saint-denis, à base de popopop mais sans le style baby ! Et c’est aussi le plus gros budget du cinema français, soit environ 200 millions d’euros pour un film de science-fiction avec Dane DeHaan et Cara Delevingne. Dommage parce qu’à ce prix là, Luc Besson pouvait s’offrir Neymar et commencer à jouer au foot, et arrêter de jouer au cinema.

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