Cet été 2014 n’est pas franchement une réussite météorologique, l’occasion de se rendre au cinéma pour y rechercher le soleil capté par les caméras des réalisateurs estivaux. Aidé par le temps maussade du mois du juillet, j’ai découvert Ping Pong Summer.
Synopsis
Été 1985. Radford Miracle et sa famille posent leurs valises à Ocean City, Maryland pour les grandes vacances. Jeune adolescent solitaire mais sympathique, Rad est obsédé par le ping-pong, le hip-hop… et Stacy Summers, la fille populaire sur laquelle il a flashé dès son arrivée. Sportif médiocre, piètre danseur et a priori peu dragueur, cet été sera pourtant le sien : celui où il va gagner son surnom de Radical Miracle.
Critique
Vendu comme un appel à la nostalgie des années 80, tout, dans l’affiche, la bande annonce, les couleurs et le jeu d’acteur hume bon les eighties. C’est donc tout frétillant d’espoir de passer un bon moment retro que je me suis plongé dans Ping Pong Summer.
Le film démarre parfaitement sur un générique très sympathique rythmé d’une excellente musique (The Fat Boys – Stick’em). La musique est d’ailleurs le gros point fort du film, avec une belle diversité d’artistes oubliés. Pour revenir au sujet : l’entrée en matière est assez radicale et ne laisse aucun doute : les années 80 déboulent à l’écran, les couleurs flashy prennent le contrôle, les fringues (que l’on trouve bien ringardes à ce jour) Nike s’imposent… Bienvenue dans le passé !
On y découvre une famille typiquement cliché américaine qui se met en route pour les vacances en bord de mer, une énième fois au même endroit bien évidemment ! Passé la surprise de cette très sympathique agression oldschool, Michael Sully met clairement trop de temps à installer l’intrigue qui intéresse tout le monde : quid du ping pong, de Stacy Summers, de l’amourette de vacance ? L’attente est comblée par un enchaînement plus ou moins maladroit de clichés : boombox (autrement appelés Ghetto-blaster ou radiocassette géant pour les plus jeunes lecteurs), vêtements, belles et vieilles voitures, glaces sur la plage, bornes d’arcades… L’inventaire quasi complet des années 80 y passe sans vraiment imposer de rythme, malgré une bande son toujours aussi percutante (entre autres : In My House – Mary Jane Girls, No Parking On The Dance Floor – Midnight Star, Popcorn Love – New Edition…).
L’histoire d’amourette entre Radford et Stacy se fait attendre et pointe enfin le bout de son nez, forcément le mec salaud du coin vient jouer des mécaniques sur fond de maîtrise du ping pong et d’humiliation des plus faibles. Médiocre en tout et surtout en ping pong, notre héros Radford Miracle se cherche un maître (vous le sentez venir aussi le gros cliché du maître spirituel toussa toussa…).
Ping Pong Summer déçoit par bien des aspects notamment dans cette surenchère nostalgique qui pèse lourd mais surtout par son manque cruel de rythme… Les séquences s’enchaînent sans trop de logique juste histoire de catapulter les personnages dans des situations nouvelles apportant leurs tonnes de clichés (encore) eighties… Les personnages sont d’ailleurs assez fadasses, à l’exception de Stacy Summers (Emmi Shockley) et de Lyle Ace (Joseph McCaughtry). Le jeune acteur Marcello Conte (Radford) ne parvient pas à convaincre et le retour de Susan Sarandon à l’écran est loin d’être fantastique… Les personnages originaux, comme la soeur de Radford sont totalement sous-exploités et c’est dommage.
Au final, ce film a un côté rafraichissant par son appel au souvenir et à la nostalgie mais laisse un goût amer car j’aurais vraiment aimé entrer plus dans l’univers et l’histoire de Radford…
Pas sûr que les adolescents s’identifient à ce teen movie et se jettent dessus.
Bonus
Parce que la bande originale claque quand même pas mal, voici la liste :
- Stick ‘Em – The Fat Boys
- Tough All Over – John Cafferty & The Beaver Brown Band
- In My House – Mary Jane Girls
- Friends – Whodini
- Popcorn Love – New Edition
- Ping Pong Summer Suite – Michael Montes
- Friends Forever – Angelo Jannotti
- Fresh Is the Word – Mantronix
- Broken Wings – Mr. Mister
- No Parking On the Dance Floor – Midnight Star
- Young Champion – Hammer Throw