Film d’horreur révolutionnaire pour beaucoup, It Follows a beaucoup d’interprétations sur ce qu’il veut dire. Sa fin elle n’en a en revanche qu’une seule, que nous allons expliquer.
Dernièrement David Robert Mitchell a fait sensation à Cannes avec son nouveau film, Under The Silver Lake, un très bon mélange entre Lynch et Hitchcock pour donner un résultat difficilement compréhensible par moments mais très convaincant et accrocheur. Avant ce succès du film noir d’un genre nouveau, c’est avec un film d’horreur que le réalisateur a surpris tout le monde et surtout s’est fait une place dans le monde du cinéma, It Follows.
Film d’horreur rafraichissant, ayant marqué la plupart des gens qui l’ont vu par son originalité, son sous texte et son modernisme, It Follows a surpris par la force et la qualité du nouveau venu David Robert Mitchell. Ce film nous avait véritablement convaincu par sa proposition, et par son ambiance marquée.
Si Robert Mitchell a beaucoup d’inspirations visibles dans son dernier film, son début avec l’horreur est lui aussi en effet très référencé. On retrouve par exemple des références assez évidentes à Carpenter et son Halloween ou à Tourneur et sa Féline. Pour autant, It Follows reste malgré tout un véritable produit unique, avec un sous texte interprétable dans tous les sens.
Dans ce film, un monstre se transmet en couchant avec quelqu’un d’autre. Il voudra alors tuer en traquant sa cible tel un tueur de slasher. Mais que veut donc dire Robert Mitchell par ceci ? Quand certains y voient une parabole assez évidente avec les MST, d’autres préfèrent y voir une critique contre la sexualité débridée des jeunes. Un plaidoyer contre le sexe donc. Une vision qui nous apparait fausse et facile, et qui aura su lasser le réalisateur, accusé de diabolisation du sexe.
A contrario d’autres vont voir – à plus juste titre pour nous – que It Follows ne condamne absolument pas toutes imprudences sexuelles, ni ne culpabilise ses personnages, hormis évidemment par ce monstre voulant les tuer.
Ainsi il est possible d’y voir une forme de cercle de viol, avec une colère et un mal être qui a besoin d’être rejeté sur quelqu’un d’autre après l’avoir subi. Ce monstre, c’est cette douleur, mais aussi le jugement des adultes sur le comportement des jeunes, quasiment les seuls êtres présents à l’écran.
Mais cette créature qui prend une apparence d’adulte – et de ceux que les personnages connaissent à fortiori – peut aussi être une vision de la honte qui dévore ces jeunes après avoir couché aussi facilement. Une honte qui ne parvient pas à les quitter, et qui finalement les dévore.
Pour David Robert Mitchell, il ne s’agit de rien de cela. « Le film est un cauchemar. Quand vous vivez un cauchemar vous n’essayez pas d’en expliquer la logique. Vous essayez d’y survivre. ». Pour autant il ne donne pas d’indications plus claires sur l’interprétation du monstre et ce qu’il voulait dire. Une bonne chose, le choix est trop souvent retiré au spectateur.
Difficile donc de trouver une juste et certaine explication à ce monstre. Impossible même, car il n’y en a surement pas qu’une, et il doit même en exister d’autres que nous n’avons pas évoqué ici. Qui a raison, qui a tort, cela est du ressort de chacun de se faire une idée sur It Follows.
En revanche, il y a bien un point que beaucoup n’ont pas compris ou vu, et où en revanche l’interprétation n’est pas multiple mais bien seule et unique. Il s’agit – comme souvent – de la fin, qui mérite quelques explications !
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en même temps, on peut supposer qu’il a pas prévenu la prostituée donc elle a pas vu voir venir la menace et évidement son client non plus