Alors que Okja avait déchaîné les passions sur la croisette sur fond de polémiques et problèmes techniques, la présentation de The Meyerowitz Stories, deuxième film Netflix de la compétition officielle, fût beaucoup plus calme. La raison à une oeuvre relativement plate qui n’a que peu de chance de se retrouver au palmarès. Notre critique.
Synopsis
Le récit intergénérationnel d’une fratrie en conflit rassemblée autour de leur père vieillissant.
Une histoire banale
Alors que la plateforme de SVOD nous a montré en début de quinzaine qu’elle était capable d’investir dans des projets cinématographiques ambitieux, The Meyerowitz Stories retombe dans les carcans initiaux du géant de l’internet qui misait sur des films destinés à sortir en “Direct to DVD”. C’est l’apanage de long-métrage de Noah Baumbach qui ne fait aucune étincelle avec cette histoire de famille banale dans laquelle on s’ennuie.
Le casting attrayant n’a pas l’osmose escomptée. Dustin Hofffman, en patriarche malade, n’a pas plus d’étoffe qu’un Robert de Niro dans Mon beau-père et moi. La fratrie, composée par Adam Sandler et Ben Stiller, a plus l’air d’un duo comique à sketchs qu’un binôme uni par un drame. On les voit casser de la voiture, se plaindre de ce père iconoclaste sans que le réalisateur n’aborde de manière sérieuse les méandres de leur état psychologique. Seul petite note enjouée résulte du personnage la mère, jouée par l’actrice Elizabeth Marvel, déjà vu cette année dans la dernière saison de Homeland, pimpante dans le seul rôle d’intérêt.
N’est pas Woody Allen qui veut
On manque surtout de fond dans The Meyerowitz Stories. Il serait faux de dire qu’on ne passe pas un mauvais moment. Les scènes sont enrichies de gags qui font rires. Néanmoins, on attendait beaucoup plus du réalisateur de Frances Ha. Ce dernier ne semble pas avoir grand chose à raconter dans sa dernière oeuvre, se contentant d’une histoire familiale déjà vue. Ne filme pas le quotidien qui veut ! En cela, Noah Baumbach a clairement échoué en se heurtant à un style qui conviendrait bien mieux à Woody Allen. Les séquences, extrêmement chapitrées, manquent de fluidités avec une absence troublante de musique sur de nombreux moments clés.
Avec The Meyerowitz Stories, on est un peu dans la stratégie du rire pour meubler des manques apparents de consistance. Un film mineur pour ce milieu de festival.