Ah Keanu Reeves…
Il y a près de 15 ans, il atteignait l’apogée de sa carrière avec les films de la saga Matrix. Mais depuis quelques années, l’acteur traverse une période plus difficile.
Après l’échec de 47 Ronin en 2013 (malgré des critiques plutôt positives), certains voyaient en ce John Wick son possible retour en grâce. Notre avis sur le sujet.
Synopsis
Depuis la mort de sa femme bien-aimée, John Wick passe ses journées à retaper sa Ford Mustang de 1969, avec pour seule compagnie sa chienne Daisy. Il mène une vie sans histoire, jusqu’à ce qu’un malfrat sadique nommé Iosef Tarasof remarque sa voiture. John refuse de la lui vendre. Iosef n’acceptant pas qu’on lui résiste, s’introduit chez John avec deux complices pour voler la Mustang, et tuer sauvagement Daisy…
John remonte la piste de Iosef jusqu’à New York. Un ancien contact, Aurelio, lui apprend que le malfrat est le fils unique d’un grand patron de la pègre, Viggo Tarasof. La rumeur se répand rapidement dans le milieu : le légendaire tueur cherche Iosef. Viggo met à prix la tête de John : quiconque l’abattra touchera une énorme récompense. John a désormais tous les assassins de New York aux trousses.
Critique
Le film, réalisé par David Leitch et Chad Stahelski, nous introduit au personnage de John Wick (interprété, donc, par Keanu Reeves). Il s’agit d’un ancien tueur à gage dont la femme vient de mourir, et dont les seules véritables attaches sont sa voiture et le chien que son épouse lui a légué. Une journée après avoir récupéré ce dernier et les deux semblent d’ailleurs se connaître depuis 15 ans, mais passons. C’est à ce moment là que des caïds russes que John a contrarié, menés par … Theon Greyjoy (Alfie Allen), s’introduisent chez lui pour voler sa voiture et tuer son chien au passage. Bien évidement, il n’en fallait pas plus pour que M. Wick décide de se venger.
Ce qui frappe au démarrage de ce long-métrage, c’est sa direction artistique très réussie et son atmosphère prenante. Malgré quelques flash-back assez mal montés, on rentre donc facilement dans le film.
Les premières scènes d’actions sont de vraies claques : la violence est frontale, brutte mais parfaitement chorégraphiée. Les coups de feux ultra-sonores et les craquements à répétition s’enchaînent tandis que John neutralise ses adversaires sans difficulté. L’un des deux réalisateurs ayant été coordinateur des cascades sur les films Matrix, la qualité de ces séquences n’est finalement pas si surprenante que ça.
Malheureusement, c’est aussi là que pêche le film … L’action peine à se renouveler, les scènes sont réussies mais se ressemblent beaucoup trop. Par moments, on s’impatiente un peu, et le scénario très linéaire n’aide pas.
Dans ce contexte, l’introduction de quelques personnages secondaire est plutôt bienvenue. Willem Dafoe est comme à son habitude très convainquant, bien que son rôle ne lui laisse pas beaucoup de champ pour s’exprimer. On note la présence d’Adrianne Palicki, qu’on peut notamment voir en ce moment dans la série MARVEL Agents of SHIELD. On entrevoie aussi un système mafieux intriguant, qu’on a envie de découvrir plus en profondeur. Néanmoins, ce ne sera pas pour cette fois : ici, on le comprend vite, c’est principalement le personnage de Keanu Reeves qui nous intéresse.
La bande-son mérite d’être mise en lumière : composée par un ensemble d’artistes (Le Castle Vania, Scott Tixier, M86 & Susie Q et the Candy Shop Boys), elle est excellente du début à la fin.
Finalement, le film se prend sans doute un peu trop au sérieux. Les flics/agents/tueurs torturés qui cherchent à se repentir ou à se venger, il en existe des tonnes. Avec une petite touche d’humour (un registre dans lequel on a peu l’habitude de voir ce cher Keanu), le film aurait peut être mieux réussi à se renouveler.
Mais relativisons : Malgré ces quelques défauts, Keanu Reeves rempli parfaitement son rôle, et le film est très loin d’être honteux. Pour autant, il est assez peu probable qu’il soit l’événement attendu par certains pour relancer la carrière de l’acteur (et c’est bien dommage).
En 2015, on pourra voir Keanu Reeves dans Knock Knock, un film d’épouvante signé Eli Roth (Hostel, Grindhouse, …). Peut être le déclic ?