Critique de Jurassic World Renaissance

Date de sortie : 4 juillet 2025 en salles de cinéma

Synopsis

Cinq ans après JURASSIC WORLD : LE MONDE D’APRÈS, l’environnement de la planète s’est révélé hostile pour la plupart des dinosaures. Ceux qui subsistent vivent dans des zones équatoriales isolées, aux conditions proches de celles de leur ère d’origine. Parmi ces créatures terrifiantes, trois spécimens renferment peut-être la clé d’un remède capable de changer le destin de l’humanité.

Retour aux origines : une saga qui a marqué une génération

Comme beaucoup de spectateurs de ma génération, j’avais moins de 10 ans lorsque Jurassic Park est sorti en 1993. Le film de Spielberg, avec sa tension parfaitement dosée, ses effets révolutionnaires pour l’époque et surtout son ambiance quasi mythologique, m’a profondément marqué. C’est un souvenir de cinéma fondateur, de ceux qui éveillent une passion durable.

J’ai ensuite suivi la saga avec un mélange de fidélité et de frustration. Les suites (Le Monde Perdu puis Jurassic Park III) n’ont jamais vraiment retrouvé la magie du premier opus, même si elles avaient chacune leurs qualités — un certain sens du spectacle, des scènes devenues cultes, et bien sûr, la musique inoubliable de John Williams, qui reste pour moi indissociable de la fascination pour ces dinosaures.

La trilogie Jurassic World, en revanche, m’a laissé beaucoup plus partagé. Je n’ai pas du tout accroché au premier, trop mécanique, trop lisse, trop nostalgique sans véritable réinvention. Le deuxième m’a davantage intéressé, notamment grâce à la mise en scène de J.A. Bayona, dont j’apprécie beaucoup le travail. Le film osait une ambiance plus gothique, presque horrifique par moments — dommage que le scénario ne suive pas. Quant au troisième, je ne l’ai pas vu : les critiques accablantes, les comparaisons avec Star Wars IX (un désastre selon moi), ont suffi à me dissuader.

C’est donc avec une curiosité prudente que j’ai accueilli l’annonce de Jurassic World: Renaissance. Le choix du réalisateur m’a intrigué : Gareth Edwards, connu pour Monsters, Godzilla (2014) et surtout Rogue One, a prouvé qu’il savait donner une ampleur visuelle impressionnante à des univers déjà balisés, tout en y injectant une tension palpable et une certaine gravité. Ce qui pouvait offrir un vrai renouveau.

Le casting aussi m’a attiré. Scarlett Johansson en tête d’affiche, dans un rôle plus physique et dramatique que d’habitude. Mahershala Ali en capitaine tourmenté, Jonathan Bailey dans la peau d’un jeune paléontologue — un clin d’œil assumé au personnage d’Alan Grant — et Rupert Friend dans un rôle apparemment plus trouble. Cette nouvelle distribution, moins star-system que celle des épisodes précédents, promettait de revenir à des personnages plus incarnés, plus humains, peut-être plus crédibles.

En somme, tout laissait penser qu’il pouvait enfin s’agir d’un vrai “reboot” dans l’esprit, pas seulement dans le nom. Restait à voir ce qu’il en était à l’écran…

Un blockbuster estival solide, enfin à la hauteur de la saga

Après les errements de la trilogie Jurassic World, ce nouvel opus, sobrement intitulé Renaissance, signe enfin un vrai retour en forme pour la franchise. Si le film n’est pas exempt de défauts — certains personnages sont très prévisibles, on devine assez vite qui va faire quoi, qui va mourir quand — il reste indéniablement efficace. On retrouve le plaisir simple du grand spectacle bien mené, rythmé, généreux.

L’émotion n’est pas aussi profonde que dans le tout premier Jurassic Park, évidemment. Ce serait illusoire d’attendre le même choc de cinéma que celui de 1993. Mais Renaissance est sans aucun doute le meilleur opus depuis le reboot Jurassic World — très largement au-dessus des opus signés Colin Trevorrow.

Gareth Edwards confirme qu’il est un excellent faiseur, à l’aise avec les gros dispositifs et les enjeux visuels, mais aussi capable d’imposer un ton. Il s’appuie ici sur un scénario signé David Koepp, qui retrouve l’univers qu’il avait co-créé avec Spielberg à l’époque. Le récit est cohérent, resserré, et surtout il assume pleinement sa dimension de survival à grand spectacle.

On en prend plein les yeux. Les séquences spectaculaires s’enchaînent sans temps mort, avec quelques respirations bienvenues pour éviter l’essoufflement. C’est généreux en dinosaures (comme il se doit), parfois impressionnant, et franchement jubilatoire dans certaines scènes.

Les personnages, bien que souvent stéréotypés ou peu développés, sont portés par des comédiens charismatiques : Scarlett Johansson donne du relief à un rôle assez classique, Mahershala Ali impose une vraie présence, et Jonathan Bailey apporte une belle énergie. La sous-intrigue autour d’une petite famille, intégrée en parallèle de la mission principale, fonctionne étonnamment bien. Elle ajoute une touche d’humanité qui manquait cruellement dans les épisodes précédents.

Bref, sans être totalement convaincu sur tous les plans, je suis réconcilié avec la saga. Jurassic World: Renaissance remplit son contrat : offrir un bon moment de cinéma estival, spectaculaire, généreux, et respectueux de l’héritage sans être figé par la nostalgie. À recommander sans réserve aux amateurs de grand spectacle… et de dinosaures.

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