Depuis quasiment près de 20 ans (1996 le premier opus, déjà), la licence Mission Impossible joue à l’anti James Bond sur grand écran. Espionnage mondial, ambiance plus détendue, gadgets à gogo…le tout mené tambour battant par un Ethan Hunt / Tom Cruise toujours aussi casse cou et séducteur.
La promesse de ce Rogue Nation est identique, cela fonctionne-t’il ?
Synopsis
L’équipe IMF (Impossible Mission Force) est dissoute et Ethan Hunt se retrouve désormais isolé, alors que le groupe doit affronter un réseau d’agents spéciaux particulièrement entraînés, le Syndicat. Cette organisation sans scrupules est déterminée à mettre en place un nouvel ordre mondial à travers des attaques terroristes de plus en plus violentes. Ethan regroupe alors son équipe et fait alliance avec Ilsa Faust, agent britannique révoquée, dont les liens avec le Syndicat restent mystérieux. Ils vont s’attaquer à la plus impossible des missions : éliminer le Syndicat.
Critique
Un vent de renouveau souffle sur la saga Mission : Impossible depuis Protocole Fantôme (le 4e opus de 2011). Très maîtrisée, la licence sait sur quels leviers elle doit jouer pour s’affirmer. A la manière d’un Fast & Furious, son ADN est désormais connue , et la probabilité d’un échec s’amenuise à chaque film. Et à voir les résultats au box-office et les retombées critiques, on peut même dire que ces deux sagas semblent s’améliorer avec l’âge.
Et quel est cet ADN de Mission : Impossible ? Tout d’abord l’équipe, la célèbre IMF (Impossible Mission Force), entité secrète au plus haut de l’Etat qui fait passer le MI6 de James Bond et la CIA de Jason Bourne pour des débutants sans moyens. Si cette dernière a été quasiment intégralement renouvelée en 2011 avec l’arrivée de Jeremy Renner et Simon Pegg (l’atout humour des deux derniers films), on retrouve en plus un Alec Baldwin qui s’amuse toujours autant au cinéma et une Rebecca Ferguson rayonnante au côté de l’inénarrable Tom Cruise, pilier indéboulonnable de la licence..
Autre élément clé de la saga ? Les gadgets complètement impossibles et les situations…impossibles. Comment ne pas sourire devant quelques gadgets absurdes (on pense à la clé universelle…) et certaines situations complètement alambiquées (on sent que les scénaristes s’amusent comme des petits fous). A côté, la célèbre scène du hacking du premier opus semble réaliste ! Impossible aussi de ne pas parler non plus des cascades, toujours plus folles, apportant son lot d’action au film. En moto, en voiture ou en avion, on est toujours embarqué dans des courses poursuites assez folles, en ville comme sur les routes de montagne. Cette action ne laissant aucun répit au spectateur, ce dernier peut parfois penser que c’est là le seul but du film, et peut-être un de ses rares défauts, nous y reviendrons.
Et au cœur de tout cela, il y a évidemment Tom Cruise. Plus qu’un simple acteur, c’est réellement lui qui incarne ce Mission : Impossible, offrant toujours autant de fraîcheur et de nervosité au film. Partie intégrante de l’ADN de Mission : Impossible en tant qu’acteur, mais aussi producteur, c’est dans un sens un peu lui qui drive la saga désormais. Et ce avec brio.
Si Mission : Impossible a toujours été un peu un anti-James Bond, jamais cette assertion n’a été aussi vraie. Là où James Bond est de plus en plus noir et sérieux, M:I est de plus en plus drôle et déjanté. Quand 007 n’a quasiment plus de gadgets et continue à draguer tout ce qui bouge, Ethan Hunt reste d’une chasteté exemplaire (le boulot avant tout) et possède des gadgets de plus en plus fous au fur et à mesure des films. Ajoutez à cela que l’IMF a cette fois-ci comme ennemi un brillant Solomane Lane, ancien des services secrets britanniques, le MI6, et le tour est joué.
Si il faut trouver des défauts à ce Rogue Nation, on dira que son scénario semble n’être qu’une excuse pour enchaîner les scènes d’action. Le scénario possède ses failles (forcément), et la justification pour voyager entre Agadir, Londres ou Washington semble n’être que d’avoir une nouvelle scène de folie à y faire. De fait, il en ressort une légère lassitude sur la fin du film qui traîne un chouïa, nous faisant regarder parfois la montre. Avec 15 minutes de moins, cela aurait été comme sur des roulettes.
En conclusion, ce Mission Impossible : Rogue Nation est une vraie réussite, bien construite et maîtrisée. Humour, personnages charismatiques et scènes d’action fusionnent dans un tout parfait pour un blockbuster de l’été. La licence est sur de bons rails, et on peut difficilement l’imaginer rater la suite des aventures d’Ethan Hunt. Bref, promesse tenue pour Mission Impossible : Rogue Nation.