Critique de Prince of Persia

L’art du blockbuster qui saura séduire les foules est en quelque sorte la “patte” du producteur Jerry Bruckheimer. N’oublions pas que ce dernier a à son actif les flics de Beverly Hills, Top Gun, Bad Boys, Armageddon, toutes les séries des Experts, mais aussi et surtout Pirates des Caraïbes. C’est en s’associant avec Disney que ce dernier a connu un de ces plus beaux succès critiques avec cette trilogie plutôt pas mauvaise du tout mais surtout portée par un grand Johnny Depp. Et bien le petit Jerry remet le couvert avec Disney avec non plus d’adaptation cinématographique d’une attraction tombée en désuétude, mais un jeu ayant connu un renouveau dans les années 2000.

Autant adapter une attraction de Disneyland est quelque chose de complexe (bah oui, il faut écrire tout un scénario), autant pour un jeu vidéo, c’est simple, il suffit de copier/coller l’histoire du jeu. C’est ce qui a été fait avec le Prince de Perse qui (tout lire d’une traite), armé de sa dague qui lui permet de remonter le temps doit se battre contre le méchant vizir (ici le frère du Roi) qui veut être Khalife à la place du Khalife et ce aidé d’une jolie princesse qui n’a pas la langue dans sa poche (mais qui le suit et l’écoute).

Donc pour le scénario, on repassera. Pour le jeu d’acteur ? Comment dire ? C’est tout sauf transcendant avec des seconds rôles rôdés (au bout de 30s, on sait qui est gentil, méchant et neutre), une Gemma Aterton qui manque de charisme et un Prince (Jake Gyllenhaal) gonflé aux amphet’ avec un regard mielleux et un sourire un peu niais qui tient tout juste la baraque… N’est pas Johnny Depp/Jack Sparrow qui veut.

Nous l’avons vu, le scénario est tout sauf original, mais ajoutez à cela de nombreuses recettes du blockbuster classique : La bataille finale qui se passe dans une copie des Mines de la Moria du Seigneur des Anneaux, des pièges dans le temple qui ne sont pas sans rappeller très très fort Indiana Jones et un couple Gyllenhaal/Aterton qui s’engueule comme du poisson pourri au sujet des privilèges de la princesse d’une manière dramatiquement proche d’un Han Solo râlant sur Leïa. Je vous passe aussi le commerçant véreux mais avec malgré tout la main sur le coeur et le guerrier africain qui est assoifé de sang, mais aussi preux défenseur de la justice.

On retiendra peut-être le film pour ces hommages qu’il a su faire au jeu vidéo, avec un Prince multipliant les exploits en lutte permanente avec la gravité, on s’amuse parfois à se revisualiser les mouvements du jeu de plateforme. Des clins d’oeil à Assassin’s Creed (quand le Prince visualise toute la ville du haut d’un perchoir) sont aussi bienvenus et nous montrent que le film sait à qui il doit tout. Mais ce parti prit de “remercier” le jeu vidéo a aussi son défaut : On compte sur les doigts d’une main les plans de plus de 5 secondes, ce qui a tendance à rendre un peu chèvre le spectateur parfois.

En conclusion, Prince of Persia est un blockbuster formaté, fait pour marcher, et surtout pas pour convaincre ni étonner. On prends des recettes classiques des grands films hollywoodiens et on les adapte. D’un autre côté, quand on voit les précédentes adaptations de jeu vidéo, on peut se dire que finalement, Prince of Persia remet un peu d’honneur à ce genre, mais on est encore bien loin du chef d’oeuvre qui marquera l’histoire.

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2 commentaires
  1. Moi j’ai adoré ce film, je ne me suis pas ennuyée une seconde et l’histoire est très originale (je ne m’attendais pas à la fin). En plus, l’acteur est super beau, son sourire est craquant (et pas niais comme le dit la critique), bref j’ai passé un super moment !

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