Je vous aurais prévenu d’entrée de jeu : dans cette critique de Star Wars : Les Derniers Jedi, il n’y a aucune information sur la trame narrative, les révélations du film, ou même sur les liens avec le précédent opus Star Wars : Le Réveil de la Force. Vous n’aurez aucune réponse à vos questions sur l’avenir des personnages, aucune affirmation quant aux rumeurs de morts. En revanche, vous pouvez lire notre article pour plus d’explications de Star Wars 8.
Que puis-je donc raconter dans cette critique ? Que le film est beau visuellement ? Oui, définitivement ! Qu’il est aussi surprenant que ce que les première critiques mondiales l’on dit ? En substance. Qu’il est drôle ? Beaucoup ! Qu’il est un renouvellement de la saga Star Wars ? Certainement pas… Qu’il est différent des autres ? Oui, un peu.
Synopsis qui ne dit rien du tout
Les héros du Réveil de la force rejoignent les figures légendaires de la galaxie dans une aventure épique qui révèle des secrets ancestraux sur la Force et entraîne de surprenantes révélations sur le passé…
Encore une belle claque visuelle
Comme d’habitude, le travail artistique qui entoure les derniers films de la saga Star Wars est le principal argument du film.
Les batailles spatiales sont très propres et faciles à suivre, avec même quelques idées géniales sur le comportement des différents vaisseaux. Cela dans la lignée directe de ce que J.J. Abrams avait proposé dans l’opus précédent. En général, ce film propose de nouvelles manières de voir l’environnement de la saga, plus proche de ce qui fait l’univers de Star Wars que des seuls héros.
De nouveau, les vaisseaux du Premier Ordre sont magiques part leur aspect de cathédrales volantes du mal. Tout est sombre, sobre, propre. Une véritable et parfaite dictature jusque dans les couloirs les moins biens éclairés. Et quoi de mieux qu’une grande et belle salle dédiée aux grands méchants du film ? Sans rien dire de plus, la mise en scène des bad guys est un gros point fort de ce Star Wars.
Et le plus beau reste le travail réalisé sur les planètes à proprement parler, Les îles de la planète Ahch-To sont majestueuses, en repère de Luke Skywalker. En réalité, le film a été réalisé dans les îles de Skellig et le long de la Wild Atlantic Way en Irlande. Par ici, vous pouvez découvrir des photos du lieu de tournage ! Ca donne envie d’y aller ! Non ? La réalisation sublime ces paysages désertiques et isolés en pleine mer.
La planète « rouge » que vous pouvez apercevoir dans les premières images du film (trailer, bandes annonces, affiches) a déclenché en moi un certain effet « wahou ». Il est très amusant de voir que les artistes qui travaillent sur Star Wars parviennent à chaque fois à me surprendre.
Surprise aussi en ce qui concerne les différentes créatures peuplant l’univers. A chaque film ses plus ou moins importantes nouveautés. Les Derniers Jedi n’échappe pas à cette règle, même si je peux reprocher le fait que quelques personnages de synthèse soient trop marqués comme « fait-à-l’ordi ».
Imprévisible ? Vraiment ?
Avant de parler des derniers points forts du film, il faut tout de même savoir isoler les gros défauts. Sur les 2h30 de film, tout n’est pas parfait, loin de là ! Une grosse perte d’attention s’est fait sentir vers les trois-quart de la séance. Je m’explique cela par une redondance de quêtes secondaires à mener par les héros du film. A l’histoire principale, cette grande aventure, se voit associée une mission secondaire, puis une autre, et une autre… On en perdrait presque le fil. Une volonté de trop en montrer ?
L’autre imperfection revient à la faiblesse du scénario. Ok, c’est un Star Wars me direz-vous, pas besoin d’écrire des pages ! Le scénario doit toujours finalement tenir sur les trois blocs de texte défilant en introduction du film. Mais globalement, pas de véritable surprise scénaristique. C’est cependant mieux que le précédent film, trop copier/coller de l’univers précédent à cette nouvelle trilogie.
Les personnages évoluent bien, voire beaucoup, mais cela reste dans une trame générale prévisible. Assez loin, donc, des premiers tweets excités de la première projection mondiale. En saurez-vous plus sur le Temple Jedi ? Sur l’identité de Rey ? Sur la relation entre Luke Skywalker et Kylo Ren ? Non ! En tout cas pas ici ! No spoiler… Il va falloir attendre notre traditionnel dossier explicatif 🙂
Drôle et impertinent !
Là où il y a matière à se réjouir, c’est sur le ton du film. Sans « spoiler » aucunement, je peux déjà vous dire que dans l’esprit et le fond, le film se moque beaucoup de « l’univers Star Wars ». Terminé les Easter Eggs gratuit à la Rogue One ! Les nombreuses références aux divers films sont soit dans la totale dérision et avec une sacré impertinence, soit de manière très classe. Il n’y a pas d’entre-deux de placement visible ou de caméo sans intérêt. Ou très peu.
Cette impertinence se retrouve aussi dans les dialogues qui sont biens mieux écrits que dans Star Wars : Le Réveil de la Force. De là à dire que le film produit des punchline et répliques cultes, je ne suis pas certain. L’Histoire jugera ! Car grâce à ces dialogues plus fins, les personnages sont aussi présentés avec plus de profondeur.
Les rires déclenchés sont assez fréquents, en tout cas chez moi qui suis bon public. Qu’ils proviennent des dialogues ou simplement d’une situation comique, Star Wars : Les Derniers Jedi avance véritablement dans le bon sens, trouvant le juste milieu entre tristes émotions et rires spontanés.
Un succès assuré… comme d’habitude !
En comparaison avec Star Wars : Le Réveil de la Force, je ne peux que dire que c’est meilleur. Plus drôle, plus précis sur les personnages, moins redondant avec les épisodes précédents.
L’exercice de comparaison avec Rogue One : A Star Wars Story est quasiment impossible puisque les objectifs des deux films sont radicalement différents.
Pour finir, la saga Star Wars s’assure un bel avenir. Les fans seront-ils au rendez-vous ?
Je le dis sans détour, moi qui fais partie des grands déçus de l’épisode 7, cet opus m’a réconcilié avec Star Wars (bien que je n’étais pas fâché contre la saga, loin de là…).
Je m’explique. Le 7 m’avait paru totalement à côté de la plaque, avec un scénario mince comme une peau de mynok, trop de clins d’œils qui n’avaient pas l’effet escompté, un Kylo Ren ridicule et sans charisme, bref, un beau raté.
Peut être que j’avais trop d’attentes vis-à-vis de celui-ci, qui ne POUVAIT PAS être raté… C’est donc un peu désabusé que je suis allé voir le 8.
Eh ben on peut dire que la (bonne) surprise a eu l’effet inverse ! Cet opus m’a même réconcilié avec l’épisode précédent, en apportant des explications intéressantes aux éléments qui m’avaient profondément déçu. La psychologie des personnages est notamment bien mieux exploitée par le scénario (même s’il manque encore certaines réponses…), bref ces deux films forment déjà un tout bien plus cohérent.
Alors bien sûr, certaines séquences sont encore trop une resucée des 6 précédents épisodes. J’aime bien les clins d’œil mais là c’est carrément des appels de phares, et ils auraient pu s’économiser certains raccourcis au profit d’un peu plus de rythme.
Je suis assez d’accord avec l’analyse, il y a certaines quêtes secondaires qui trainent en longueur. Mais bon, elles seront utiles au volet suivant, n’en doutons pas !