Sévissant dans les années 90 à Paris, Guy Georges est un “personnage” contemporain de notre époque qui a marqué la justice, la presse, les esprits mais aussi et surtout la police scientifique. Ce tueur et violeur en série sera finalement confondu par son ADN lors d’une enquête scientifique nationale et inédite. Le film L’Affaire SK1 retrace le parcours de l’équipe de police qui va le traquer pendant presque 10 ans.
Synopsis
Paris, 1991. Franck Magne, un jeune inspecteur fait ses premiers pas à la Police Judiciaire, 36 quai des Orfèvres, Brigade Criminelle. Sa première enquête porte sur l’assassinat d’une jeune fille. Son travail l’amène à étudier des dossiers similaires qu’il est le seul à connecter ensemble. Il est vite confronté à la réalité du travail d’enquêteur : le manque de moyens, les longs horaires, la bureaucratie… Pendant 8 ans, obsédé par cette enquête, il traquera ce tueur en série auquel personne ne croit. Au fil d’une décennie, les victimes se multiplient. Les pistes se brouillent. Les meurtres sauvages se rapprochent. Franck Magne traque le monstre qui se dessine pour le stopper. Le policier de la Brigade Criminelle devient l’architecte de l’enquête la plus complexe et la plus vaste qu’ait jamais connu la police judiciaire française. Il va croiser la route de Frédérique Pons, une avocate passionnée, décidée à comprendre le destin de l’homme qui se cache derrière cet assassin sans pitié. Une plongée au cœur de 10 ans d’enquête, au milieu de policiers opiniâtres, de juges déterminés, de policiers scientifiques consciencieux, d’avocats ardents qui, tous, resteront marqués par cette affaire devenue retentissante : « l’affaire Guy Georges, le tueur de l’est parisien ».
Critique
A cheval entre film policier et documentaire, ce qui frappe dans L’Affaire SK1 est ce montage intelligent qui donne envie de savoir et comprendre comment la brigade criminelle est parvenu à l’arrestation de Guy Georges. Alternant flashbacks, poursuites, planques, interrogatoires et aléas, le film de Frédéric Tellier parvient a susciter du suspense ainsi que de l’intérêt autour de ce personnage complexe qu’est Guy Rampillon, alias Guy Georges.
Malheureusement, le scénario est très monotone. Les flashbacks virevoltent d’incidents des années 90 au procès de 2001 sans apporter de profondeur ni aux personnages ni à l’intrigue. Un bien grand dommage pour un film qui a su trouver un certain équilibre entre traque policière et plaidoiries.
Et ce ne sont pas les comédiens qui relèvent le niveau. Le jeu d’acteur est globalement plat, sans intensité. Nathalie Baye est au strict minimum, Olivier Gourmet et Michel Vuillermoz surjouent. Certains semblent juste présents pour réciter un texte sans conviction, ce qui pose grandement problème lorsqu’il s’agit d’une plaidoirie ou d’un témoignage en cours d’assise, le duo d’avocat défendant Guy Georges est lamentable…
Mais tous les acteurs ne sont pas touchés par ce phénomène. Raphaël Personnaz (qui fait quelque peu penser à Alain Delon des débuts) incarne le policier Franck Magne et est un personnage intéressant. Son rôle est juste. Pour l’épauler, nous citerons un très bon Thierry Neuvic dans le rôle du méchant flic et surtout Adama Niane dans la peau de Guy Georges. Ce dernier est particulièrement bon, inspirant de la peur, parfois la pitié.
Le tout mis bout-à-bout, c’est un film sans trop d’émotions que livre Frédérique Tellier. Trop long, trop plat, sans rebondissement et certainement trop proche du reportage / documentaire.
La question se pose franchement : pourquoi faire un long film faiblement documenté, sans passion ni émotion plutôt qu’un très bon documentaire ?