Critique du film “Knock at the Cabin” 

Une petite fille qui tend une fleur à quatre ombres

“Knock at the Cabin” est le nouveau film de M. Night Shyamalan. Dans une ambiance oppressante, il nous plonge dans une réflexion de la famille sous fond de menace d’apocalypse. Le réalisateur nous offre une œuvre mystérieuse et étonnamment touchante.

Attention, cette critique peut contenir des SPOILERS.

Synopsis

La jeune Wen et ses parents passent un week-end dans un chalet en forêt. Et alors qu’ils profitent de ces vacances, quatre inconnus font irruption dans leur propriété et les obligent à faire un choix: sacrifier un membre de leur famille ou assister à la fin du monde. Mais comment prendre une telle décision? 

Un schéma pas si classique

M. Night Shyamalan revient cette année avec un nouveau film surnaturel: “Knock at the Cabin”, inspiré d’un roman. Et c’est un film réussi pour Shyamalan après un “Old” mitigé. Le scénario est loin d’être original mais les personnages sont bien écrits et donc intéressants. On accroche facilement à l’histoire et on a envie de découvrir le choix que la famille va faire. C’est tout l’enjeu du film: sacrifier sa famille ou condamner le reste de l’humanité? Le dilemme paraît vraiment gros et pourtant il en devient intéressant par la réflexion qu’il pose de la famille. C’est comme ça que “Knock at the Cabin” sort son épingle du jeu. 

On pense plonger dans un thriller/épouvante-horreur aux mécaniques et personnages vus et revus et pourtant, on est surpris plus d’une fois par leurs choix et actions. Même la construction du film est surprenante: l’action commence très vite et l’une des premières scènes a des allures de climax. C’est un peu déconcertant mais ça permet de brouiller les péripéties qui vont suivre. On ne sait déjà plus ce qui peut arriver. Et les quatre intrus confirment cette idée de laisser le spectateur dans le flou. Présentés comme les grands méchants, ils se révèlent moins malveillants que présagés. C’est ce qui donne une autre dimension au film et l’éloigne un peu plus des rebondissements classiques. 

Les quatre intrus dans le chalet

Le choix de la famille

La mise en scène de la famille participe aussi grandement à l’intérêt pour le film. L’intrigue tourne beaucoup plus autour d’eux que du monde apocalyptique dans lequel ils se retrouvent plongés. La famille est composée d’Andrew, son mari Eric et leur fille, Wen. Plus que d’une famille qui change du schéma habituel, la présence de flashbacks va nous permettre de nous attacher à celle-ci. Les flashbacks sont assez rares pour ce genre de films, notamment pour éviter d’alourdir et ralentir l’action. Mais ici, ils sont pertinents car ils permettent d’expliquer les réactions des personnages, et surtout d’approfondir qui ils sont et ce que représente leur famille. Le spectateur se sent impliqué émotivement, ce qui lui permet de se mettre à leur place. Que ferions-nous dans leur situation? Cette impossibilité de répondre suscite notre intérêt tout au long du film. On est curieux de connaître le sort des personnages.

Les personnages

Au niveau des performances des acteurs, ils sont convaincants. Mention spéciale à David Bautista et son jeu touchant, et surtout la jeune Kristen Cui dans le rôle de Wen. Elle a déjà un talent d’interprétation remarquable pour son âge. 

On peut également souligner la cohérence. Parce que les personnages sont bien écrits, ils agissent de façon plutôt logique, ce qui est appréciable pour un film de genre, où l’on est habitué aux personnages aux réactions peu crédibles. Le film reste cependant classique dans l’esthétique et la mise en scène. Rien de spectaculaire ou vraiment original.

Enfin, il se distingue un peu plus des autres films d’épouvante-horreur en mettant au centre de l’histoire une famille homoparentale. Le film s’inspire du roman “The Cabin at the End of the World”, et c’est sans doute ce qui lui donne autant de relief. Le sujet de l’homosexualité est traité dans pas mal de comédies et de drames aujourd’hui, mais il reste encore très peu présent dans les films à suspens. Shyamalan nous permet ici de découvrir de nouveaux protagonistes et surtout d’exposer l’homophobie à un public peu susceptible de regarder les films traitant de ce sujet. 

Wen et ses parents

Plot twist (ou pas)

Attention, le dernier paragraphe peut contenir des SPOILERS.

Les films de Shyamalan sont connus pour avoir un plot twist final, mais dans “Knock at the Cabin”, le twist est beaucoup moins percutant. Sans le révéler, on peut dire que le twist est assez léger. Il n’impacte pas réellement le dénouement, il apporte juste des explications aux agissements des personnages, sans que cela change l’issue. On peut donc reprocher ce manque de surprise, qui nous laisse avec une fin assez prévisible. On a la réponse à nos questions mais on reste un peu sur notre faim. La morale de l’histoire reste aussi assez trouble. On ne sait pas comment se positionner sur le message passé par le réalisateur, c’est dommage.

Conclusion

“Knock at the Cabin” est un film efficace, qui reprend les codes du genre tout en se détournant de certains. Il aborde un sujet maintes fois exploité mais arrive à lui donner du sens grâce à des personnages nuancés et intéressants. Enfin, malgré un dénouement sans surprise, on reste accroché à l’histoire du début à la fin.

Wen qui sert la main à un des intrus
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