#Deauville2014 : The Disappearance of Eleanor Rigby : Them, un film de Ned Benson

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Projet ambitieux que celui de Ned Benson : raconter la manière de surmonter un drame de la vie au sein d’un couple avec les points de vues des deux protagonistes. Ainsi, The Disappearance of Eleanor Rigby : Her, nous la présente de son point de vue à elle, et Him de son point de vue à lui. Chaque film faisant 1h35, la version sur eux, Them, présenté à Deauville pour le 40e festival du film américain, ne fera pas les 3h10 prévus (durée de la fusion des deux films), mais 2h, dans une version condensé. Mais l’histoire reste la même, terriblement touchante…

Synopsis

Eleanor aime Conor, et Conor aime Eleanor. Que se passe-t-il lorsqu’un couple vivant en parfaite harmonie se retrouve soudain confronté à un événement tragique? Les deux films composant The Disappearance of Eleanor Rigby racontent la même histoire d’amour, adoptant le point de vue de Conor dans Him et celui d’Eleanor dans Her, se renvoyant l’un à l’autre et s’emboîtant comme les pièces d’un puzzle.

Critique

the_disappearance_of_eleanor_rigby_chastain_mcavoyComment affrontons-nous les épreuves de la vie, et en particulier les plus tragiques ? Chacun a sa manière de faire, sa façon de confronter les évènements et de rebondir. C’est ici le but premier du film, présenter comment Conor (James McAvoy) et Eleanor (Jessica Chastain) vont gérer ce qui leur arrive. On pourrait penser à première vue que le film se la jouera larmoyant, sombrant dans les affres du pathos, ne nous épargnant aucun des drames du couple. Mais il n’en est rien. Au contraire, Ned Benson prend le parti de ne rien nous dire, de laisser ce drame secret pendant une grande partie du film, afin que le spectateur se concentre sur le plus important : les émotions des acteurs, leur relation et leur manière de refaire surface.

Un tel pari est risqué, car il repose essentiellement sur le jeu d’acteur. Si vos acteurs passent à côté du film, alors que tout se joue dans les non-dits et les émotions, le film va droit dans le mur. Heureusement, ce n’est pas le cas de James McAvoy et Jessica Chastain qui réussissent l’exploit d’être chacun brillant dans son rôle, mais aussi l’un avec l’autre. La relation Eleanor/Conor est crédible, touchante, sensible, et l’on y croit vraiment, s’identifiant même à eux.

the_disappearance_of_eleanor_rigby_afficheCela ne rend donc que le film plus réussi, car les acteurs tournant autour d’eux incarnent bien leurs rôles (mention spéciale à Isabelle Hupert en mère française portée sur la bouteille de grand vin rouge), rendant le film plus vrai. Vrai, c’est le mot qui se rapproche le mieux de la sensation que l’on éprouve devant le film. Comme la saga des Before de Richard Linklater, The Disappearance of Eleanor Rigby ne nous vend pas du rêve hollywoodien, du bonheur ou de la tristesse sur grand écran. Non, ce film cherche à nous montrer la vie, dans ce qu’elle a de magnifique comme de dramatique, et comment chacun est différent face à ses aléas.

S’il faut conclure, nous dirons que The Disappearance of Eleanor Rigby : Them est un film sur la vie. Réaliste, il sait nous toucher juste là où il faut, sans tomber dans le mélo. Une réussite donc, un film qui nous parle et que l’on continuera d’avoir en tête encore longtemps.

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