Sélectionné à l’étrange festival, le 3e film de Eric England, jeune réalisateur de 25 ans, frappe fort avec son histoire de MST dont le titre initialement envisagé était “MST ou la mort d’une demoiselle en détresse”.
Synopsis
Persuadée d’avoir contracté une maladie sexuellement transmissible lors d’une soirée sans lendemain, Samantha se rend chez son médecin. Le diagnostic s’avère bien plus redoutable…
Critique
Ce film est une petite réussite. La réalisation est maîtrisée et comporte quelques effets originaux. L’idée de flouter les gens quand le personnage principal, Sam, a bu est bien trouvé. On se retrouve dans le même état d’impuissance que lui. La déchéance physique et psychologique de Sam est saisissante de réalisme. Elle est amenée petit à petit. A aucun moment, on ne se dit « c’est trop, on n’y croit pas. ». Au contraire, on ne peut s’empêcher de se mettre à sa place. Les gros plans sur le visage et le corps (hideux) ont une grande place dans le film. On ne se sent pourtant pas trop oppressés grâce à une lumière froide mais constante. On ne peut pas non plus parler de gore. C’est plus subtil et c’est ce qui en fait un film qui vaut le détour.
Horrifié et dégouté, on la voit donc se vider de son sang (je vous laisse la surprise pour les détails…), ses ongles, ses dents, ses cheveux tombent, les yeux deviennent rouges (probablement l’effet le plus réussi). Bref, elle se transforme en zombie, jusqu’à avoir quelques poussées cannibales. C’est un des aspects intéressant du film. Alors que la plupart des films de zombies se déroulent une fois leur état déjà existant, on a l’occasion ici de découvrir une des origines possibles : le patient zéro en quelque sorte. On ne saura jamais quelle est la nature exacte de sa maladie. Mais on a droit à un petit indice si l’on fait attention à la scène d’ouverture qui se passe dans une… morgue ! Ce n’est pas vraiment un film de zombie mais plutôt une manière de découvrir comment on devient un zombie, et cela sur plusieurs jours, pas instantanément comme on peut le voir d’habitude.
C’est donc une enquête originale et bien faite.. Ce film pourrait être porté au rang d’utilité publique. Montrez le dans les collèges et lycées et le sexe non protégé sera éradiqué !