Film ayant fait le buzz lors de sa projection à Sundance, Excision est un nouveau film sur le mal-être adolescent et l’impact de l’entourage, ici aux Etats-Unis, sur des personnalités fragiles. Un futur film culte ?
Synopsis
Pauline, ado en plein âge ingrat, coincée entre un père passif, une sœur atteinte de mucoviscidose et une mère odieuse et implacable menant sa famille avec une main de fer, développe un comportement de plus en plus étrange, au fur et à mesure que ses nuits sont hantées par des rêves érotiques gore.
Critique du film Excision de Richard Bates Jr
Excision se veut donc une nouvelle variante sur les tourments de l’adolescence. Pauline, le personnage principal, n’est pas populaire, n’a pas d’amis, a une relation conflictuelle avec sa mère, voit sa petite soeur être chaque jour plus mature, et, forcément, s’interroge énormément sur le sexe, au point d’enchaîner les rêves érotiques chaque nuit. Une grosse partie des tourments de l’adolescence sont ainsi dépeints à travers ce personnage, il faut l’avouer, quand même un peu plus tourmenté que la moyenne.
Si le ton est toujours juste et le résultat assez fort sur ces aspects du mal être adolescent, la subtilité n’est pas forcément de mise en permanence. En effet, le réalisateur a fait le choix de la caricature et du cliché à l’excès en ce qui concerne les personnages secondaires et certaines situations. L’avantage est l’identification qui est facilitée et surtout un rendu très divertissant, car souvent drôle. Un traitement autre aurait pu être intéressant mais il faut bien avouer que ce choix est efficace.
En revanche, un choix beaucoup plus discutable est le traitement des rêves érotiques et gore. Si le fait d’exprimer ce qui perturbe l’héroïne à travers ses rêves est tout à fait cohérent, il est bien triste que ceux-ci ne soient que des démonstrations visuelles gores dont l’apport au reste du film est relativement faible. Une volonté de faire du beau pour du beau et du trash pour du trash qui ne plaira clairement pas à tout le monde.
Pour ce qui est de l’interprétation, si les célèbres seconds rôles (Malcolm Mcdowell, John Waters, Ray Wise) remplissent leur contrat, c’est bien l’actrice principale, Annalynne McCord, qui nous met une sacrée claque dans la gueule. Habituée aux rôles de très belle fille plus ou moins garce, elle campe ici une adolescente garçon manqué, limite hideuse et un poil sociopathe avec un brio époustouflant. C’est la révélation du film !
La scène finale, quand ) elle, est particulièrement réussie et fait vraiment office de contre-poids avec tout ce que l’on vient de voir et tout ce que l’on a pu penser avant… Une cloture pleine d’ambiguité qui laisse pantois à la sortie de la salle.
Au final, si Excision a quelques petits défauts, il s’agit d’un très bon film sur l’adolescence, qui plaira aux amateurs de films gores et séduira un grand nombre par son humour.