Après Troll Hunter présenté en 2011 à Gerardmer, le norvégien André Øvredal revient cette année avec The Autopsy of Jane Doe, film d’horreur en huit clos dans une morgue. Aussi intense qu’angoissant, ce film avec Emile Hirsch, sans être doté d’un scénario complexe, est très efficace.
Synopsis :
Tommy, le croque-mort d’une petite ville, reçoit le corps d’une belle jeune femme non identifiée. La victime ne présente aucune trace suspecte et la cause de la mort est indéterminée…
Critique
Dieu que ce film fait peur ! Aussi rapide que terrifiant, il marche à tous les instants. Les huit clos, c’est bien connu du cinéma, ceux dans une morgue, beaucoup moins… L’atmosphère est évidemment très glauque, et le film ne manque pas une occasion de nous le rappeler. Les rares moments du début où nous rigolons sont bien plus des rires de soulagement que de vrais moments d’humour. Le réalisateur se fait plaisir à nous faire peur tout en faisant monter la tension. On sait que quelque chose ne va pas aller, mais on ne sait pas encore quoi. C’est la même réaction que les Tilden quand ils reçoivent le corps en parfait état de l’inconnu.
En même temps que les Tilden vont autopsier le corps, Øvredal va autopsier le slasher. D’abord on va présenter les éléments premiers. Pour le corps, les yeux, la bouche, l’aspect extérieur du corps. Pour le slasher, les personnages qui vont mourir et leurs relations. Puis après on va voir ce qui pose problème, le manque de traces sur le corps ; ce qui va les tuer. On creuse, on finit par voir que l’intérieur est très étrange, que les cadavres réveillent. Et enfin on comprend ce qui ne va pas. La cause de la mort, la raison de ce qui se passe. Et on va tenter de stopper tout le problème. C’est très intelligent, et surtout très bien fait. Le film va respecter tous les codes, en n’ayant pas peur d’aller au bout des choses.
Si la partie autopsie est très crue en montrant toute la procédure de manière très décomplexée sur un fond de vieux rock, la partie slasher va beaucoup jouer sur la suggestion et le hors champ. La plupart des éléments ne sont pas montrés de manière directe, c’est à peine si nous les entendons, grâce à des idées et un travail du son qui ira jusqu’à nous faire trembler. On va aussi beaucoup sursauter, les jump scare réalisant même un peu trop l’effet voulu.
Jusqu’à la fin du film, où nous avons enfin la réponse, on se demande ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Est-ce que les personnages ne sont pas simplement victimes d’hallucinations, d’un rêve éveillé ? Nous avons le doute, et la réalisation n’aide pas à choisir, pas plus que la prestation d’Emile Hirsch qui est excellent en restant dans la justesse, de même que Brian Cox qui assure le job. On aura un vrai beau moment d’empathie avec ces deux-là, leur détresse est vécue par le spectateur.
The autopsy of Jane Doe est un film qui sait être intelligent en respectant les codes du genre. Très efficace, il nous assure un moment de frayeur qui nous fera voir les morgues de manière bien plus terrifiante qu’avant.