Projeté hors compétition, Scream Girl s’offre le privilège d’ouvrir le Paris International Fantastic Film Festival, et en plus au Grand Rex !
Histoire de mettre tout le monde dans le bon mood pour 5 jours de projections, le choix d’un slasher comique s’avère être parfait !!!
Synopsis
Orpheline suite à un terrible accident de la route dans lequel elle a perdu sa mère – ex-scream queen des années 80 en quête de respectabilité –, une jeune fille se voit propulsée au cœur du film d’horreur qui a fait la renommée de sa maman et va devoir y affronter un boogeyman légendaire.
Critique
Scream Girl est un film rafraîchissant ! En s’appuyant sur de bons acteurs et très fortement sur les grands films du genre (Scary Movie, Scream, Halloween et surtout Vendredi 13 pour le look du méchant), Todd Strauss-Schulson prouve qu’il est tout à fait possible de faire un bon film. Bien sûr, ce n’est pas qu’un énorme clin d’œil à un génération de films horrifique, c’est aussi de nombreuses et très bonnes idées.
En premier lieu on trouve un très bon scénario, surprenant et inventif, qui nous plonge dans une sorte de movie-inception ne s’apparentant pas qu’à un enchaînement de clichés ou de scènes d’actions d’horreur. Au contraire, le réalisateur joue des codes du genre en ‘déconstruisant’ les ressorts classiques au travers de cette génération 2000 qui débarque en plein milieu des années 80. En plus du scénario plutôt bien gaulé, une touche d’émotions réalistes et inattendues prend le spectateur au dépourvu avec la relation mère-fille. Comme quoi il est possible de découper à la machette tout en attendrissant le fan de slasher !
Ensuite, cette confrontation de générations est intéressante. Tandis que les uns sont ancrés dans une réalité peu sympathiquement transposée dans le film Camp Bloodbath, les autres sont les insouciants naïfs du camp de vacances. Et avec eux, suit forcément la comparaison de styles de vie, de technologie, d’idéaux… le tout appuyé par des dialogues pertinents ! On se moque quand même principalement des années 80, mais c’est aussi ce qui appelle le plus à la nostalgie du spectateur.
Heureusement, The Final Girls (pour son petit nom en VO), parvient à nous faire passer du rire aux éclats au rire gras et salace. Côté horreur-épouvante, il y a très peu d’hémoglobine ou de situations vraiment flippantes, c’est la comédie qui prévaut. Et c’est peut-être le seul bémol du film : ne pas offrir suffisamment de surprises niveau boogeyman. Car le film est vraiment centré sur la relation des personnages de Max (Taissa Farmiga vue notamment dans American Horror Story) et Amanda (Malin Akerman). Autant Taissa Farmiga n’est pas éclatante, autant Malin Akerman rayonne grâce à son double-rôle. Les autres personnages sont suffisamment crédibles pour qu’on s’y attache avec des mentions spéciales à la folle Angela Trimbur (Tina dans le film) et au déluré Adam DeVine (Kurt).
La fin, bien que prévisible, nous laisse douter quelques instants de ces prévisions initiales puis nous offre un final idéal.
En synthèse : un film dont on se souviendra pour son montage particulier et de bonnes rigolades plus que pour son côté horreur.