Critique de Dix Pour Cent

DIX POUR CENT

10%, cela représente la part du revenu d’un artiste reversé à son agent. Mais la série, c’est bien plus qu’une affaire de chiffres. C’est avant tout une aventure humaine qui mêle subtilement business et sentiments dans le monde impitoyable des agences du cinéma français.

Synopsis

Andréa, Mathias, Gabriel et Arlette sont agents de comédiens chez ASK, une agence artistique située en plein cœur de Paris. Lorsqu’ils apprennent le décès soudain de leur mentor, le fondateur de l’agence, ils mènent un combat acharné pour gérer les meilleurs comédiens, générer le plus de bénéfices pour l’agence, décrocher les contrats les plus alléchants, afin d’accroître sans cesse leur pouvoir inassouvi…

A travers quatre personnalités distinctes, Dix pour cent nous fait découvrir un univers que l’on connaît peu : la spéculation dans le cinéma français.

 

Des débuts difficiles

DIX POUR CENT / JULIE ET JOEYSTARR DE CEDRIC KLAPISCH, LOLA DOILLON ET ANTOINE GARCEAU EPISODE 5 CAMILLE COTTIN JOEY STARR

Le lancement de la série ne s’est pourtant pas fait en un claquement de doigts. L’idée même du projet reflétait une certaine ambition : comment faire participer des stars de renom à un petit projet qui débutait ?

La série, créée et écrite par Fanny Herrero, s’appuie, en réalité, sur un projet enfoui depuis neuf ans par Dominique Besnehard, ancien agent reconverti en producteur. On se demande d’ailleurs si la série ne reflète pas la réalité de la situation au sein de ces agences. Pour Bertrand de Labbey, patron de la première agence artistique européenne (Artmedia), cela ne fait aucun doute : Les situations que montrent la série sont des choses qu’on a vécu avec Dominique [Besnehard], qui a été mon partenaire pendant longtemps. Même si parfois, les intrigues sont un peu poussées, ou disons enjolivées, j’ai connu dans ma carrière des situations qui y ressemblaient franchement.”

qui n’empiètent pas sur un succès mérité

Bien que la série aborde une thématique que l’on connaît peu finalement, en mettant en scène des personnages issus du milieu très fermé du cinéma, elle n’empêche pas d’être populaire. Et par populaire, j’entends « proche du peuple ». Car, c’est grâce à cette petite pointe d’ironie dont elle use que nous pouvons nous identifier, ou du moins comprendre ces personne surmenées, hystériques, au tempérament de feu.

Et même s’il elle se déroule dans cet univers très branché, fermé, et typiquement parisien, Dix pour cent est une série accessible, qui pourrait aussi faire le portrait d’une autre entreprise. Même si bien sûr, c’est différent car le milieu s’inscrit dans un contexte particulier, au même titre que Le diable s’habille en Prada, qui dépeint le milieu de le mode.

3

 

Grâce à des acteurs de talent

Dirigés en partie par le réalisateur Cédric Klapisch (L’Auberge Espagnole, Les poupées russes), ce sont les rôles de nos agents qui semblent faire le show.

Camille Cottin (LA Connasse) qui l’est d’ailleurs moins ici, joue Andréa Martel, la femme hystérique, mais elle nous dévoile également un autre éventail de son jeu. Fausse séductrice, manipulatrice, passionnée, elle n’en est pas moins touchante. Elle aime son métier, on le voit bien mais est prête à tout pour ses acteurs, ce qui la place au centre de situations compliquées parfois.

Les agents comme Mathias (Thibault de Montalembert) et Gabriel (Gregory Montel) représentent eux aussi d’autres facettes du métier d’agent : l’un, plus corrompu, magouilleur, terre à terre; l’autre, plus rêveur, humain, sensible dans ce monde de requins.

Il est vraiment intéressant de voir défiler ces différentes facettes, le carriériste borné, les tempéraments orageux, (…) car cela permet de mettre en exergue les situations, les malentendus, les quiproquos et ainsi influencer la tonalité comique du show.

Les assistants d’agent, comme Camille, notamment, permettent aussi d’ajouter une palette à toute cette frénésie. Lorsque d’un côté, nous avons les agents, paraissant sûrs d’eux, de l’autre, il y a les assistants qui nous proposent aussi une vision naïve, abasourdie et rêveuse du milieu. Car ne l’oublions pas, c’est aussi un monde de paillettes et de frou frou, qui en fait rêver plus d’un !

Entre les magouilles des agents et les caprices des acteurs, la série, diffusée sur France 2 en octobre dernier, a rencontré un succès certain.

Gregory MONTEL (Gabriel Sarda), Camille COTTIN (Andrea Martel), Thibault DE MONTALEMBERT (Mathias Barneville), Liliane ROVERE (Arlette Azemar) Validée : Liliane ROVERE, Thibault DE MONTALEMBERT, Grégory MONTEL, Camille COTTIN Validée : Michel FELLER, Harold VALENTIN, Cedric KLAPISCH 10 pour cent 10%

Tout y est : un casting colossal qui accueille des guests tels que Cécile De France, Françoise Fabian, Nathalie Baye et Laura Smet, Audrey Fleurot, Julie Gayet et Joey Starr – qui se prêtent tous au jeu de l’auto dérision en interprétant leur propre rôle, chose très rare dans le cinéma français. Les thèmes du glamour, de l’ambition et de la tendresse sont également présents dans la série. La série est fraîche, drôle et pétillante, et on en veut encore !

Une suite ? 

Une série intelligente et bien écrite, verdict 100% de réussite et on en redemande ! La saison 2 est en cours d’écriture mais il reste à attendre la commande officielle de France 2…

En attendant, voici la bande annonce de la saison 1 !

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