Critique de MacBeth par Justin Kurzel

Macbeth

Avec une approche visuelle de qualité (dans les BA) et un acteur dont le talent n’est plus à prouver (Michael Fassbender), MacBeth s’est rapidement installé dans la liste des films que j’attendais de voir cette année. Pourtant on trouve aux commandes du film un réalisateur (Justin Kurzel) qui n’en est qu’à son deuxième long métrage (le premier étant peu connu). Prestation réussie ?

Synopsis

11ème siècle : Ecosse. Macbeth, chef des armées, sort victorieux de la guerre qui fait rage dans tout le pays. Sur son chemin, trois sorcières lui prédisent qu’il deviendra roi. Comme envoûtés par la prophétie, Macbeth et son épouse montent alors un plan machiavélique pour régner sur le trône, jusqu’à en perdre la raison.

Une première demi heure difficile

Dès le début du film, on sait que celui-ci aura fort à faire afin de nous garder éveillé. Je m’attendais à de l’action à la sauce Braveheart, je me suis trouvé face à une transcription cinématographique de la pièce de théâtre. Les dialogues semblent sortir tout droit de la pièce de Shakespeare (information à confirmer) et par conséquent dans un anglais assez poussé. Là où les textes paraissent poussifs (question d’habitude), le visuel corrige largement le tir et se suffit à lui-même afin de raconter l’histoire. MacBeth (Michael Fassbender), chef de guerre et ami du Roi d’Ecosse rencontre 3 sorcières et se voit révélé son avenir ayant comme apogée le titre de Roi d’Ecosse.

Lady Macbeth (Marion Cotillard) erwartet die Ankunft des Königs Duncan in InvernessCette introduction permet l’introduction de l’ensemble des personnages liés à l’intrigue, quand MacBeth éprouve des doutes à la prophétie il est conforté et poussé par sa femme, Lady MacBeth (Marion Cotillard) afin de marcher vers sa destinée.

Afin de rester dans la catégorie « Sans Spoiler » je ne vais pas m’étaler sur les besoins mis en œuvre par MacBeth afin d’accéder au trône.

Après cette première partie on sent qu’on est dans le film, les dialogues nous semblent moins pesants et les scènes s’enchaînent plus facilement pour les spectateurs (génie de Shakespeare ou brio du réalisateur ?).

Une continuité magistrale

L’accession au trône de MacBeth modifie grandement la psychologie des personnages à commencer par lui-même. MacBeth a-t-il embrasé son destin ou l’a-t-il forcé ?

Sombrant dans une paranoïa profonde, le personnage est plus torturé et ce mal être se transmet à l’ensemble de ses 294430_062proches. Sa volonté de connaître son avenir le rend paranoïaque, agressif et tranchant. Le film devient plus émotionnel et perturbant à la fois, jonglant entre l’horreur et la sensibilité, les personnages voyant leur destin influencé par les décisions de MacBeth.

Il est également intéressant de souligner que là où la première partie du film se déroulait dans un environnement sombre & pluvieux, les personnages vivaient dans un semblant de confort alors qu’à l’inverse la vie à la  capitale est beaucoup plus lumineuse pour des personnages dans un malaise permanent.

 

Une pièce de théâtre oui, de l’action… oui !

Là où le film se montre fort est que mêlé à l’intrigue de la pièce sont éparpillées quelques scènes d’actions particulièrement réussies. Justin Kurzel se fait plaisir dans le visuel et la mise en scène, il profite des paysages mélancoliques et montagneux d’Ecosse. Les 15 dernières minutes sont une apogée pour le film, LE visuel de 2015. En ajoutant à cela la finesse et la force des mots de Shakespeare, ce passage est rapidement devenue mon moment ciné préféré de 2015 (je n’ai pas encore vu Spectre).

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MacBeth est au final une excellente surprise malgré un temps d’adaptation difficile. Justin Kurzel parvient à offrir au spectateur une immersion totale dans le film, les effets visuels sont débordants d’imagination, lourds de sens et la mise en scène est théâtrale.

Certains passages sont prenants et perturbants, mettant mal à l’aise les spectateurs. Le mysticisme créé autour des personnages et des lieux est profond, la bande son s’accorde progressivement à la perversion des personnages, le tout servi par des acteurs sans bavures. Même Marion Cotillard en est bluffante (l’époque de Batman est loin !). Le tout sur une véritable apothéose en gage de fin du film.

Demandant une adaptation particulière, MacBeth a de fortes chances de déplaire au public Français (encore plus s’il est vu en VF) mais je reste curieux de voir les retours des spectateurs.

N’hésitez pas à parler de votre expérience dans les commentaires !

P.S : Le prochain film de Justin Kurzel serait un certains« Assassin’s Creed » avec comme acteurs Fassbender et Cotillard…de quoi être confiant pour une nouvelle retranscription. 🙂

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