Près de 10 ans après Trois Enterrements, Tommy Lee Jones revient derrière la caméra avec The Homesman, western tout en pudeur qui n’en est pas vraiment un. Présenté en compétition à Cannes, Tommy lee Jonnes a-t’il ses chances ?
Synopsis
En 1854, trois femmes ayant perdu la raison sont confiées à Mary Bee Cuddy, une pionnière forte et indépendante originaire du Nebraska.
Sur sa route vers l’Iowa, où ces femmes pourront trouver refuge, elle croise le chemin de George Briggs, un rustre vagabond qu’elle sauve d’une mort imminente. Ils décident de s’associer afin de faire face, ensemble, à la rudesse et aux dangers qui sévissent dans les vastes étendues de la Frontière.
Critique
Tommy Lee Jones aime filmer les grands espaces. Il le montre une fois de plus avec The Homesman où l’on retrouve comme personnage à part entière les plaines du centre des Etats-Unis. Du Nebraska à l’Iowa, Tommy Lee Jones conduit donc un film tout en subtilité, toujours perdu au cœur de ces plaines.
L’histoire, bien que positionnée dans l’univers d’un western, relève plus d’un road trip où Hilary Swank s’associe à Tommy Lee Jones afin d’amener trois femmes ayant perdu la raison dans un refuge, tenu par une Meryl Streep toujours parfaite et rayonnante. Nos deux héros vont affronter non seulement les éléments, mais aussi leurs propres doutes, le tout en étant confronté à la folie humaine de manière quotidienne.
Et malgré ses lenteurs qui peuvent paraître longues à certains, The Homesman présente au contraire une grande réflexion sur l’humanité, et la puissance de la Nature sur ces derniers. Là où ces trois femmes deviennent folles au milieu de nulle part, Hilary Swank, tout comme Tommy Lee Jones présentent aussi une certaine folie. Certes plus conventionnelle, mais certainement pas moins meurtrière.
Par ce film, Tommy Lee Jones parle aussi de la notion d’héroïsme, et comment tout à chacun peut se révéler, à sa mesure, comme un héros du quotidien. Cependant, il n’oublie pas que ces héros peuvent aussi être oubliés très vite, car la Nature, et l’Ouest en particulier est meurtrier. Il tue non seulement les hommes, mais aussi leurs mémoire.
C’est la force de la Nature, et de ces grands espaces que Tommy Lee Jones aime filmer.