Critique F1 avec Brad Pitt sans émotions

Cela faisait un moment que j’attendais F1 le film, pour diverses raisons, et j’ai été le voir en IMAX, afin d’en profiter pour le voir dans les meilleurs conditions Mais est-ce que le film vaut vraiment autant d’attention ?

Synopsis

Sonny Hayes était le prodige de la F1 des années 90 jusqu’à son terrible accident. Trente ans plus tard, devenu un pilote indépendant, il est contacté par Ruben Cervantes, patron d’une écurie en faillite qui le convainc de revenir pour sauver l’équipe et prouver qu’il est toujours le meilleur. Aux côtés de Joshua Pearce, diamant brut prêt à devenir le numéro 1, Sonny réalise vite qu’en F1, son coéquipier est aussi son plus grand rival, que le danger est partout et qu’il risque de tout perdre.

J’ai grandi avec Jours de tonnerre, et je garde encore une affection très particulière pour ce film de Tony Scott. Pas pour son scénario, clairement secondaire, mais pour son souffle, son ambiance, les émotions qu’il m’a procuré et me procure encore aujourd’hui. C’est un film avec une âme, qui carbure à l’énergie brute des années 90, porté par un Tom Cruise incandescent, la mise en scène fiévreuse de Scott, et une bande originale de Hans Zimmer déjà. Quelques années plus tard, Rush de Ron Howard venait, lui, poser la barre bien plus haut en termes d’écriture, avec un scénario millimétré et deux personnages passionnants, qui m’ont fait vivre des émotions incroyables tout au long du film.

C’est donc avec une vraie attente que j’ai abordé F1. Joseph Kosinski à la réalisation, Brad Pitt au volant, Hans Zimmer à la musique, Apple et Jerry Bruckheimer à la production, tournage en conditions réelles dans les paddocks de la F1… Sur le papier, c’était alléchant. Pourtant, dès la bande-annonce, quelque chose m’a refroidi : une impression de déjà-vu, de classicisme un peu fade. Et les critiques, globalement tièdes, n’ont pas aidé.

Au final, si F1 n’est pas totalement raté, c’est une énorme déception. Pendant la première moitié, le film tient à peu près la route. La mise en scène est solide, les courses sont (assez) immersives, (un peu) nerveuses et (relativement) bien découpées. Kosinski filme la vitesse avec brio, et le film trouve son rythme. Brad Pitt, toujours charismatique, habite son personnage avec une décontraction attachante, même si tout cela manque beaucoup de nuance, avec personnages outils, fades, sans consistance, et des dialogues souvent moyens.. Le scénario, lui, est ce qu’il est : convenu, mais pas honteux. Jusqu’ici, j’étais plutôt indulgent.

Et puis il y a ce moment, à mi-parcours, à Silverstone : un enjeu dramatique fort, un vrai point de bascule émotionnel. La scène fonctionne, et pour un instant, F1 semble enfin pouvoir décoller. Malheureusement, c’est aussi là que le film commence à caler. À partir de Las Vegas, le récit part en roue libre. Le climax est déjà passé, les dialogues deviennent vraiment très caricaturaux, les situations frôlent parfois le ridicule (le mec du board incarné par Tobias Menzies, quel raté…). La deuxième partie enchaîne les scènes sans rythme, sans intensité, et finit par s’enliser. 

Il y avait de quoi faire un grand film de voitures, ils ont choisi de produire une pub géante au service de la marque F1. Dans ces meilleurs moments, le film ressemble  à un produit calibré, propre, mais sans âme. Une vitrine pour la discipline plus qu’une immersion dans son univers humain et mécanique. Le contraste avec Rush est cruel : là où le film de Howard racontait des hommes, celui-ci se contente trop souvent de filmer des logos.

En sortant, je n’étais pas furieux, mais clairement blasé. Je n’ai pas passé un mauvais moment — le spectacle est en partie au rendez-vous — mais rien ne m’a marqué, moi qui suit fan de films de courses. Rien ne m’a touché. Et surtout, aucune envie de le revoir. En revanche, j’ai eu une envie immédiate de me replonger dans Jours de tonnerre et Rush. Parce qu’eux, au-delà du bruit des moteurs, savaient raconter des histoires qui tiennent la route.

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