Un an quasiment jour pour jour après We are What We Are (dont vous trouverez notre critique ici), Jim Mickle présente son nouveau film, Juillet de sang (Cold in July) en compétition officielle au festival du film américain de Deauville. Alors, le choc sera-t’il équivalent ?
Synopsis
1989. Texas. Par une douce nuit, Richard Dane abat un homme qui vient de pénétrer dans sa maison. Alors qu’il est considéré comme un héros par les habitants de sa petite ville, il est malgré lui entraîné dans un monde de corruption et de violence.
Critique
La première chose qui surprend avec Cold in July, c’est cette étrange sensation d’être devant un film policier/thriller des années 80. Jim Mickle nous dit penser à Red Rock West avec Nicolas Cage (1993), nous on pense aussi à Un plan simple de Sam Raimi (1998) ou Affliction de la même année avec Nick Nolte. Tout y est : pas uniquement l’ambiance, mais aussi la manière de jouer les musiques à cette époque, ou même le grain de l’image. A l’aveugle (et sans connaître Michael C.Hall), on parie que le film date de cette époque. Mais il n’en est rien, nous sommes bien en 2014. On peut admirer le travail réalisé donc.
Parlant de travail, la prestation de Michael C.Hall est tout aussi brillante. Très impliqué dans le tournage du film, il sait parfaitement incarner le “guy next door” avec la coupe mulet (oui, on est au Texas dans la fin des années 80) à qui il arrive des choses extraordinaires. Et il n’est pas le seul à assurer. Sam Shepard et Don Johnson l’encadrent bien, offrant au trio quelques très bons moments.
Le film, bien qu’estampillé “thriller”, est plutôt un mix de plusieurs genre, un peu comme on peut le retrouver chez Tarantino ou dans le cinéma Coréen. On commence avec une tension phénoménale digne d’un grand film à suspense, pour se relâcher, offrir quelques sourires, et finir en bon film policier. Ce mélange des genres assumé par Jim Mickle est réussi, et on se surprend à voir la direction que prend le film.
Car le film semble se tasser au bout de 40-45 minutes, comme si l’intrigue principale était finie. Mais il n’en est rien. Effectivement, coïncide avec l’arrivée de Don Johnson un nouveau démarrage, ouvrant un nouvel arc narratif tournant autour d’une conspiration, de policiers verreux…et nous n’en dirons pas plus !
Pour conclure, Cold in July est un hommage assumé et réussi aussi bien aux films policiers de la fin des années 80 (d’ailleurs, il aurait toutes ses chances au festival du film policier de Cognac) qu’aux thrillers coréens. Un belle prestation des acteurs, et un bon travail de réalisation de Jim Mickle, qui nous offre à nouveau un très bon film.